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05/08/2007

Emulation (2).

Je poursuis toujours, un peu étonné toutefois, ma madeleine électronique.

J’ai retrouvé et rejoué à deux jeux qui ont fait les délices de mes 13-14 ans : « Radar Rat Race » et « Falcon Patrol 2 ».

 

Je ne suis pas le seul, semble-t-il à faire de la nostalgie électronique, comme en témoignent ces vidéo de Youtube.

 

J’ai trouvé ici un site italien avec des tas de jeux qui fonctionnent avec l’émulateur « Win VICE » dont j’ai déjà parlé.

04/08/2007

Emulation.

  • Comme moi, dans les années 84-87, vous avez eu l’immense chance d’avoir un Commodore 64 ?
  • Vous aviez le lecteur de cassette qui s’enrayait une fois sur deux (ou pour les super privilégiés, le lecteur de disquette qui coûtait extrêmement cher) ?
  • Le recul des années et la nostalgie rendent cette machine et ces jeux insurpassables ?
  • Vous désirez partager les jeux de vos 12-15 ans avec vos enfants ?

 

Et bien, c’est possible avec un émulateur.

J’ai choisi « Win VICE » qui est très bien.

Ca fait un drôle d’effet d’avoir un commodore 64 complet dans une fenêtre, et ça fait encore plus drôle de rejouer à des jeux, 23 ans après.

 

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Je me souviens que j’avais invité à l’époque la fille que je convoitais follement à une après-midi à la maison avec d’autres filles (mais elles n’étaient là que pour la décoration). Nous avions joué une partie de l’après midi sur le Commodore 64 et nous étions baignés le reste du temps.

Je me rappelle que je n’avais pas osé jouer pendant longtemps un des deux joysticks car « Elle » l’avait touché !

J’ai aussi très longtemps gardé une photo de cette journée mémorable dans ma table de nuit.

Bon, bien évidemment, je ne suis pas arrivé à mes fins (un petit bisou sur la joue à 12-13 ans m’aurait alors contenté pour le reste de ma vie et plus…).

Je sais que la reine de mes 12 ans a eu pas mal de problèmes dans la vie ensuite, mais ça doit faire 10-15 ans que je n’ai plus aucune nouvelle d’elle.

Elle s’appelait Emmanuelle, et 3-4 jeux électroniques sortis du passé m’ont fait me souvenir d’elle.

C’est plus moderne mais moins poétique qu’une madeleine…

Vulnerant omnes, ultima necat.

Hier soir, je discutais de la mort avec une famille. Une dame hospitalisée à la clinique et fragile psychologiquement est en train de perdre une de ses filles d’une pathologie en phase terminale. La seconde fille, elle aussi fragile, n’a pas vraiment prévenu sa mère de la gravité actuelle de la situation. Elle  me demandait alors ce que j’en pensais, et notamment nous parlions du pronostic, de l’heure de la fin que fixent parfois les médecins. Je lui dis que cet exercice s’apparentait parfois plus à la prédiction qu’à la science médicale et lui ai raconté l’histoire de mon grand-père paternel.

Les fins de journées, lorsque le soleil décline, surtout en fin de semaine sont souvent favorables à ce genre d’épanchements.

Mon grand-père tenait une fromagerie dans l’Ain. Il aimait beaucoup le fromage, et en mangeait bien évidemment toute la journée. Son poids dépassait largement le quintal. Il a  travaillé toute sa vie du lever au coucher du soleil, à retourner des fromages de 70 Kgs pour les faire affiner, puis à les vendre. Travailleur acharné, autodidacte, ses idées et ses valeurs étaient droites, bien arrêtées, et ne souffraient aucune contestation de la part du destin ou des êtres humains. Il ne faisait pas confiance aux banques et cachait son magot (qui était considérable) dans un coucou suisse ou une vieille chouette empaillée (je ne me souviens plus).

Il a perdu sa jeune femme (ma grand-mère) peu après la guerre d’un cancer digestif délabrant et atrocement douloureux. Malgré ce drame qui a toujours jeté un linceul sur sa vie, il continuait toujours à faire mécaniquement le signe de croix au couteau sur le pain avant de le trancher. Il s’est remarié peu après, avec une femme, qui sous l’action du fromage toujours à portée de main a elle aussi largement dépassé le quintal. Je me souviens qu’il y avait toujours une odeur aigrelette de fermentation lactique qui flottait chez eux.

Un beau jour, dans les années 70-80 (je ne m’en souviens plus, non plus), on lui annonce qu’il a un cancer du poumon à petites cellules (il fumait beaucoup entre deux morceaux de Comté) et qu’il en avait pour 6 mois, pas plus. Il perd ses cheveux en cours de chimiothérapie et décide de se faire faire une pierre tombale.

Il choisit consciencieusement la pierre et son emplacement, dans le cimetière du village, avec vue sur un hameau proche qu’il affectionnait particulièrement. Une fois la pierre confectionnée, il a pris l’habitude de se coucher dessus régulièrement, accompagné de son chien à trois pattes (une patte perdue à la suite d’un accident de voiture), « pour voir ce que cela faisait ». Le rituel a duré des jours, des semaines, puis des mois, puis la mort ne voulant pas de lui, mon grand-père s’est lassé.

Il est mort 11 ans plus tard, on ne sait pas trop de quoi.

11:05 Publié dans Mon passé | Lien permanent | Commentaires (0)

02/08/2007

Une information appropriée et honnête (suite).

J’ai enfin trouvé sur Youtube la publicité dont j’avais parlé ici.

C’est vrai que je me sens un peu plus éclairé par cette information donnée par ce laboratoire pharmaceutique, notamment sur la balance risques/bénéfices.

 

 

« Just Buy It ! »

« Just Prescribe It ! »

Hokusai ou soin de suite et rééducation ?

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J’ai donc donné le bouquin promis à la petite dame insuffisante respiratoire adepte d’ikebana.

A notre première rencontre, elle m’avait dit que son fils quinquagénaire était adepte d’estampes japonaises.

A bon, ça tombe bien, j’aime bien Hokusai !

Hier, nous rediscutons un peu de son insuffisance respiratoire que je soupçonne d’être grave, puisqu’elle respire à lèvres pincées, alors que son seul effort est de parler.

Ses enfants, un homme et une femme entrent.

Rapides présentations : « Tu sais, c’est le médecin dont je t’ai parlé ».

La femme est effacée, elle restera quasiment muette au cours de l'entretien. Ses vêtements sont une déclinaison de gris.

L’homme est habillé de noir de pied en cap. Et cela littéralement puisque ses cheveux sont teints couleur « aile de corbeau ».

En fait, c’est surtout son attitude que je remarque, il est la caricature de la grande folle de type nigrum. Etouffant vis-à-vis de sa mère, voix haut perchée et chantante, gestes raffinés, tout y est. Je me suis contenté de discuter avec lui du devenir de sa mère.

Laissons donc de côté le sujet au combien intéressant mais potentiellement glissant des estampes japonaises, notamment des shunga.

01/08/2007

Encore une histoire triste et des nouvelles.

D’abord du nouveau : la patiente dont j’avais parlé ici a en fait une maladie de Roger, c’est à dire une communication ventriculaire congénitale qui a plutôt une bonne évolution. J'ai revu mon patient transgenre dont le bilan cardiovasculaire est parfait. Je lui ai demandé de m'envoyer une carte postale de Bangkok.

La deuxième histoire triste de la journée. Un patient de 50 ans, qui a présenté 4 ou 5 phlébites sans cause évidente depuis 1999. J’ai contrôlé sa dernière phlébite il y a 1 semaine ou 2. Nous avons bien sympathisé. Il m’avait alors dit qu’on lui avait trouvé « quelque choses sur le pancréas ». Uhmm, je n’avais rien dit , mais je n’en pensais pas moins. Je l’ai revu aujourd’hui en consultation.

C’est un cancer très avancé.

A posteriori, ses phlébites faisaient donc partie du « syndrome de Trousseau ».

19:45 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2)

Une histoire triste.

Photo Sharing and Video Hosting at Photobucket Ca faisait longtemps.

On me demande un döppler des troncs supra aortiques dans le cadre d’un bilan d’extension d’une masse cervicale gauche apparue chez une gentille petite dame de 60-65 porteuse d’une néoplasie pulmonaire évoluée.

Le cliché est de mauvaise qualité, mais la masse qui bombe très largement dans la zone sous claviculaire mesure au moins 50 mm sur 70 mm. Le flux de couleur que vous voyez est un des nombreux néo-vaisseaux qui nourrissent cette masse.

Les structures vasculaires ne sont pas atteintes, et je ne retrouve pas de thrombose veineuse profonde adjacente.

 

« C’est bon, l’examen est fini

- Et alors, c’est quoi cette masse ?

- Qu’est-ce qu’ils vous ont dit dans le service, quand les revoyez-vous ? (Dans la même expiration)

- Je les revois à la fin du mois. Ils me suivent depuis qu'ils se sont occupés de mon cancer. Vous avez vu quoi ?

- Pas d’atteinte artérielle, pas de phlébite. Cette masse est apparue en combien de temps ?

- En deux semaines. Je pense qu’elle disparaîtra sûrement aussi vite qu’elle est apparue…

-Vous avez encore un peu de gel sur le cou.»

13:25 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)

31/07/2007

Au prochain !

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Celui là est excellent, bien écrit et sensible.

Et avec un zeste d’irréel.

Le suivant : « Après le tremblement de terre ».

J’en tremble déjà!

19:25 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (1)

30/07/2007

Mon cliché préféré

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Image tirée de ce superbe site.

Bilan définitif (suite).

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Bon, j’ai essayé de régler tant bien que mal des tas de problèmes non cardiologiques et plus facilement quelques rares soucis m’étant plus habituels. Evidemment dans le contexte, ces derniers m’ont mis du baume au coeur.

La diversité, ça a du bon, mais à petite dose.

Deux diamants dans la caillasse, tout de même.

Le premier : une patiente de 80-85 ans sous oxygène en continu pour une insuffisance respiratoire sévère. On discute de sa pathologie, je la rassure lorsque je remarque un livre sur la table de nuit.

« Vous lisez, c’est rare ! (je sais que chez moi, c'est un leitmotiv, mais c'est malheureusement tellement vrai...)

- Oh oui, les gens lisent de moins en moins, ils préfèrent regarder la télévision.

- Pourtant, tout est dans les livres.

- Oui, le phrasé, la syntaxe…

- Actuellement, je lis Murakami, un auteur japonais.

- Je ne connais pas, mais regardez. »

Elle sourit et me montre du doigt trois fleurs consécutives formant un bouquet.

L’homme, l’univers et …[je ne me souviens pas du dernier terme]. Je suis allée au Japon et j’y ai appris l’art de l’ikebana. J'ai trouvé son bouquet en effet très harmonieux.

« Quand j’aurais fini mon Murakami, je vous l’offrirai.

- C'est gentil »

 

Le second, ou je suis particulièrement fier de moi.

Je demande les antécédents d’une autre dame assez âgée.

Je bloque sur le « BPCO » qu'elle m'annonçe. Encore une insuffisante respiratoire.

« Ah bon, vous avez fumé ?

- Jamais

- Vous savez pourquoi vous avez ça ? Vous avez travaillé dans quoi ?

- Non, j’étais secrétaire médicale chez un dentiste. »

Une lampe s’éclaire.

« - vous aidiez le dentiste durant les soins ?

- oui

- vous avez peut-être la maladie des prothésistes

- Ah, je n’avais jamais fait le lien. Pendant 12 ans, j’ai travaillé dans le bureau juste à côté du laboratoire du prothésiste… »

 

Hypothèse de l'ordre du possible, uniquement sur un simple interrogatoire d’entrée.

Je suis sûr qu’elle n’a jamais fait valoir ses droits

21:50 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (1)