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18/05/2008

Encore une dernière...

Encore une dernière avant les vacances (comme quoi, c’est difficile de lâcher le clavier).

Kropotkine l'humaniste m’a fait découvrir deux petites merveilles.

D’abord le poète syrien Ali Ahmad Sa'id, plus connu sous le pseudonyme d’Adonis, dans un entretien éclairant :

 

 

 

 

 

Et puis cette merveilleuse chanson algérienne qui touche le coeur et l'âme :http://www.youtube.com/watch?v=mTp6xCvP7n0

 

 

 

 

 

 

 

NB: j'ai retrouvé la version originale, "Raoui", de Souad Massi:

 

 

 

Les paroles:

Raconte, conteur
Raconte une histoire, une légende
Parle-nous des gens d'antan
De Loundja, la fille de l'ogresse et du fils du Sultan

Commence par "Il était une fois",
Offre-nous de rêves
Commence par "Il était une fois"
Chacun d'entre nous a une histoire au fond de son cœur

Raconte, oublie que nous sommes grands
Comme si nous étions des enfants
Nous voulons croire à toutes les histoires
Parle-nous du paradis et de l'enfer
De l'oiseau qui n'a jamais volé
Donne-nous le sens de la vie

Raconte, comme on t'a raconté
Sans en rajouter, sans en enlever
Prends garde, il existe une mémoire
Raconte, fais que l'on oublie notre réalité
Abandonne-nous dans ce "Il était une fois".

Epreuve de titre.

Une dernière avant de partir…

Il y a quelques temps, je vous avais dit que j’avais envoyé un article sur l’étude ENHANCE au magazine Prescrire.

J’ai reçu un courrier de leur part avant-hier.

Primo mon texte va peut-être passer dans la section « Forum » (le courrier des lecteurs) et secundo, ils envisagent de m’intégrer dans un groupe de relecture de projets de textes appartenant au thème « maladies cardio-vasculaires ».

Tout cela est loin d’être effectif, mais très encourageant.

Je croise les doigts bien fort.

17/05/2008

Vacances.

Ahhhh !

Enfin les vacances.

Nous partons pour 3 semaines d’abord dans la vallée de la Loire, puis à Malte (j’en vois qui sourient parmi vous).

Comme je pars longtemps, et contrairement aux autres années, je vais désactiver les commentaires à partir de demain.

Rassurez vous, vous aurez quand même quelque chose à lire sur Grange Blanche, car j’ai programmé la publication « en feuilleton » tous les jours de la semaine de deux textes successifs.

Le premier est de Kipling, le second, et bien vous verrez !

If.

SI

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser le rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme, mon fils.

 

If

If you can keep your head when all about you
Are losing theirs and blaming it on you;
If you can trust yourself when all men doubt you,
But make allowance for their doubting too:
If you can wait and not be tired by waiting,
Or being lied about, don’t deal in lies,
Or being hated, don’t give way to hating,
And yet don’t look too good, nor talk too wise;

If you can dream—and not make dreams your master;
If you can think—and not make thoughts your aim,
If you can meet with Triumph and Disaster
And treat those two imposters just the same:
If you can bear to hear the truth you’ve spoken
Twisted by knaves to make a trap for fools,
Or watch the things you gave your life to, broken,
And stoop and build ’em up with worn-out tools;

If you can make one heap of all your winnings
And risk it on one turn of pitch-and-toss,
And lose, and start again at your beginnings
And never breathe a word about your loss:
If you can force your heart and nerve and sinew
To serve your turn long after they are gone,
And so hold on when there is nothing in you
Except the Will which says to them: "Hold on!"

If you can talk with crowds and keep your virtue,
Or walk with Kings—nor lose the common touch,
If neither foes nor loving friends can hurt you,
If all men count with you, but none too much:
If you can fill the unforgiving minute
With sixty seconds’ worth of distance run,
Yours is the Earth and everything that’s in it,
And—which is more—you’ll be a Man, my son!

 

 

Si/If

Rudyard Kipling

1895

  

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Petite anecdote sur Kipling.

Un journal auquel il était abonné a annoncé un jour son décès prématurément.

Voici ce qu’il leur écrivit :

 "I've just read that I am dead. Don't forget to delete me from your list of subscribers."

 

 

 

 

 

 

 

07:59 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (4)

16/05/2008

Lâche cette croix !

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Une histoire étrange et surréaliste, venue, comme souvent, tout droit des Etats-Unis.

La firme Johnson & Johnson a poursuivi en justice la Croix Rouge Américaine (American Red Cross) afin de l’empêcher d’apposer son emblème, une croix rouge, sur les produits que cette dernière commercialise.

Croix rouge, que Johnson & Johnson utilise comme emblème sur ses propres produits.

Finalement, la Croix Rouge a gagné.

 

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Red Cross Gets Crosswise With J&J (WSJ Health Blog le 8/08/07)

Judge Pitches Out Most of J&J Suit Against Red Cross (WSJ Health Blog le 15/05/08)

Le communiqué de la Croix Rouge Américaine

15/05/2008

Le buste.

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Peut-être avez vous entendu parler de ce buste de marbre trouvé au fond du Rhône ? Les découvreurs pensent qu’il s’agit de César, d’autres sont plus sceptiques. Parmi eux, Mary Beard, professeur de littérature antique à Cambridge et éditorialiste du Times a écrit ce délicieux petit billet. C’est vrai que cette « reconnaissance » au sens propre comme au sens figuré repose sur des arguments indirects : âge estimé du buste, lieu (à proximité d’une colonie fondée par César) et la ressemblance avec son profil sur les monnaies de l’époque.

 

 

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"Vous me reconnaissez ?"

 

Je n’ai pas d’avis sur la question, et d’ailleurs, personne ne m’en a demandé un. Mais je trouve ce buste très beau, très humain. En tout cas bien loin des bustes martiaux et/ou laudateurs que le passé nous a légués, si on part du principe qu'il s'agit bien de César. Ses rides sont profondes, contrairement à ses cheveux qui sont finement sculptés, cheveux qu’il aimait arranger avec soin d’après Cicéron, et qu’il ne se grattait qu’avec circonspection et de façon maniérée, semble t’il :

« Cicéron paraît avoir été le premier à soupçonner et à craindre la douceur de sa conduite politique, qu'il comparait à la bonace de la mer, et à reconnaître la méchanceté de son caractère sous ces dehors de politesse et de grâce dont il la couvrait. « J'aperçois, disait cet orateur, dans tous ses projets et dans toutes ses actions des vues tyranniques ; mais quand je regarde ses cheveux si artistement arrangés, quand je le vois se gratter la tête du bout des doigts, je ne puis croire qu'un tel homme puisse concevoir le dessein si noir de renverser la république. » Mais cela ne fut dit que longtemps après »

 
Plutarque. Vie de césar IV.

 

 

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 Le buste de Berlin

 

 

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 Le buste de Naples.

 

 

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 Le buste de la Cité du Vatican

 

 

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Le buste de Vienne 

21:23 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (3)

Le bec dans l’eau.

Encore un excellent article dans le Canard Enchaîné paru hier.

Pour cette fois, il ne parle pas de médecine mais d’un devoir de mémoire que tout le monde a oublié de faire, politiciens, conseillers politiques, fonctionnaires et journalistes.

Sauf ceux du Canard…

 

 

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Canard Enchaîné du 14/05/08 

La vie grande ouverte.

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Le NEJM a publié aujourd’hui en ligne une « Perspective » de  William E. Boden, et George A. Diamond sur la nouvelle publicité directe pour le consommateur (« Direct to Consummer » ou DTC) sur les endoprothèses coronaires Cypher, commercialisées par Cordis.

Cette campagne passe actuellement sur les écrans de TV américains, et est visible sur le site de Cordis.

 

Le texte est intéressant car il est équilibré (les auteurs ne semblent pas être des ayatollahs anti DTC) et il pose de bonnes questions.

 

La première : quel peut-être l’intérêt pour le public d’avoir une information sur un matériel médical aussi sophistiqué qu’une endoprothèse ? Et notamment sur une préférence à apporter pour une marque, vis-à-vis d’une autre ?

 

Comme le disent les auteurs :

« But in making the leap from pharmaceuticals to medical devices, the ad campaign raises important questions regarding the net societal benefit of medical advertising directed at the lay public. Even if there is an overall benefit from the unfettered transmission of information in a free society, has industry crossed the line this time? In the ad for Cypher, a device is being promoted to millions of people who are ill-equipped to make judgments about the many clinically relevant but subtle and complex therapeutic issues that even specialists continue to debate. »

 

L’information au public apportée par la DTC, l’argument phare donné par ses défenseurs atteint ici une limite évidente.

Par ailleurs, les auteurs montrent dans un tableau tout à fait parlant la différence entre les informations apportées par la publicité TV, le site web et celles données par les livrets d’informations aux patients qui reprennent l’intégralité des effets secondaires de la fiche produit de la FDA.

 

 

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Aux Etats-Unis, il existe une tolérance pour les campagnes télévisées qui ne peuvent donner toutes les informations en 30 secondes. Toutefois, elles se doivent d’orienter le téléspectateur vers des sources plus exhaustives.

La publicité du stent Cypher respecte donc parfaitement la loi américaine.

Mais que dire du dévoiement de son esprit ?

 

Peut-on encore parler d’information « juste et équilibrée » quand il existe une telle distorsion entre les données existantes, réelles, et celles qui sont apportées au public ?

 

La DTC est une manne pour l’industrie. Le texte du NEJM précise notamment que pour 35% des produits pharmaceutiques vantés, chaque dollar investit dans une campagne publicitaire peut rapporter jusqu’à 2.5 en plus.

Comment donc espérer que l’industrie respecte ses engagements et s’autorégule, vœux pieux avancés par ceux qui tentent de faire avancer ce dossier auprès de la communauté européenne ?

Comme je l’ai déjà dit dans cette note, il ne faut pas compter sur les agences de régulation pour assurer l’ordre.

Imaginer que l’industrie pharmaceutique ne franchisse pas la ligne rouge si la publicité directe était autorisée en Europe, c’est comme imaginer qu’un gamin affamé ne se jette pas toutes mains ouvertes dans les bocaux à bonbons d’une confiserie.

 

 

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Boden WE and Diamond GA. DTCA for PTCA—Crossing the line in consumer health education? N Engl J Med 2008: 358:2197-2200.

 

Campagne publicitaire visible sur le site américain de Cordis/Cypher.

14/05/2008

Sans commentaire.

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  Brochure GSK (FMC)

 

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  Publicité GSK (Singapour)

 

 

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Rapport sénatorial américain

 

 

 

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 Proposition de loi (Assemblée Nationale)

 

 

 

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Images tirées des documents suivants :

 

Rapport sénatorial américain (novembre 2007)

 

Proposition de résolution de l’Assemblée Nationale (2 mai 2005)

 

Brochure GSK sur la FMC (Formation Médicale Continue)

 

 

J'ai parlé très récemment de la publicité GSK à Singapour.

 

Par ailleurs, vous trouverez l'ensemble de mes notes sur l'affaire de la rosiglitazone ici (à vous de les chercher !).

 

 

 

 

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©The Disney Company

13/05/2008

Attention, tout le monde se pousse !

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La phrase rituelle qui précède toute défibrillation risque de disparaître.

Une équipe d’Atlanta vient de montrer que l’on peut poursuivre le massage cardiaque externe tout en délivrant un choc biphasique.

L’expérimentation a été menée au cours de 43 cardioversions programmées, tous les sauveteurs portaient des gants médicaux, et les palettes utilisées étaient auto-adhésives et placées en position antéro-postérieure.

Sur ces 43 chocs (4 à 100 J, 27 à 200J et 8 à 360J), aucun n’a été ressenti par le sauveteur.

 

Bon, cette étude ne reproduit pas tout à fait la réalité, car en général, on délivre un choc en urgence via des palettes métalliques classiques et quasiment personne ne porte de gants.

Ce qui fait qu’à mon avis, les contacts entre les mains de celui qui pratique le massage et les palettes ne doivent pas être simples à éviter.

 

Avant de me convertir au « choc sans arrêter de masser », je vais donc conduire quelques essais sur les infirmières de la clinique, en situation réelle!

 

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Michael S. Lloyd, Brian Heeke, Paul F. Walter, and Jonathan J. Langberg. Hands-On Defibrillation: An Analysis of Electrical Current Flow Through Rescuers in Direct Contact With Patients During Biphasic External Defibrillation. Circulation 2008;117 2510-2514

http://circ.ahajournals.org/cgi/content/abstract/117/19/2...

08:17 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (11)