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12/10/2008

Le Guépard (4).

« Il va me tuer moi aussi parce que je n’ai pas parlé ; lui c’est un " homme d’honneur ". »

En effet, avec son front bas et ses « cacciolani », les touffes de cheveux qu’il laissait pousser sur ses tempes, avec le balancement de sa démarche, le gonflement perpétuel de la poche droite de son pantalon, on comprenait tout de suite que Vincenzino était un « homme d’honneur » ; un de ces imbéciles violents capables de n’importe quel massacre.

 

 

Giuseppe Tomasi di Lampedusa

Le Guépard

Traduction Jean-Paul Manganaro

 

 

 

 

 

Cette note est la mille quatre cent unième!

21:47 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0)

Le troisième carnaval des blogs médicaux (7).

En avance de quelques heures, j’ai mis en ligne la contribution d’une vingt-troisième inscrite tardive.

Mais cela en valait la peine.

J’aime beaucoup ce texte de Piranah Chocolivore, la « babydoc » helvétique.

Il va falloir que nous fassions une pétition pour qu’elle reprenne son blog !

 

La suite des évènements :

  • Rédaction et publication sur vos blogs respectifs (ou sur le blog du carnaval si vous n’en avez pas) : du 13/10 au 19/10.
  • Et enfin, publication d’une note regroupant les liens vers l’ensemble de vos œuvres le 20/10.

Et bien sûr, vous pouvez encore vous inscrire !

14:12 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (2)

10/10/2008

Spamspamspam.

C’est marrant, le spam, quand même.

Enfin ça dépend, bien sûr.

C’est drôle quand vous arrivez à suivre le chemin de l’esprit simplet de celui qui vous a spammé

Exemple hier.

Ce commentaire est envoyé en réponse à ma note « Changement majeur chez Kiva » :

 

 

« C'est une très bonne initiative!

D'ailleurs, à ce sujet, une belle idée de microcrédit en ligne, avec le site www.veecus.com

Veecus est une communauté de microfinance en ligne offrant un retour financier aux investisseurs, et je trouve ça assez innovant...

Ce site de prêt entre particuliers met en relation les prêteurs souhaitant financer concrètement des projets d'entreprises au niveau local, et les microentrepreneurs en demande de financement.

Ecrit par : jerome | 09/10/2008 »

 

 

Je réponds en remarquant que veecus n’est pas innovant, car Microplace existe depuis 2006. La simple traduction française d'un concept américain existant depuis deux ans, ce n'est pas une innovation pour moi, surtout quand cela concerne internet où tout bouge très vite. Par ailleurs, je pense qu’il est parfaitement abject de tondre les plus pauvres en récupérant des intérêts sur leur dos. J'en avais parlé ici en novembre 2007.

Car bien sûr, in fine, les 3% d’intérêts proposés par veecus ou Microplace, à votre avis, qui va les payer ? Les créateurs de Veecus ou de Microplace ? Les institutions locales de microfinance (IMF) ? Ou bien les entrepreneurs qui demandent un prêt pour se développer ?

J’avais oublié ce commentaire, quand un lien menant sur mon blog m’y fait repenser aujourd’hui.

Je tape veecus dans Google.

Un des liens mène sur un forum ou un développeur se demande comment référencer veecus.com sur Google (le 11/08/2008).

Intéressant !

Puis je retrouve deux fora et deux blogs (iciici, ici et ici) qui ont bénéficié du même commentaire lumineux du Jérôme le 09/10/2008. Jérôme s'est féminisé puisque le même jour, il a aussi publié ce commentaire sur un troisième forum.

Point commun entre ces deux fora et Grange Blanche, nous avons tous parlé de Kiva.

Je recherche donc comment Jérôme a fait pour venir chez moi.

Et bien, il a tapé "Kiva" sur Google, tout simplement.

Dans sa petite tête, ou dans celle de ceux qui l’emploient, le meilleur moyen de faire de la publicité ciblée est d’accoler le nom de leur boite à celui de Kiva. C'est benêt, car en général, les gens qui prêtent sur Kiva sont totalement désintéressés et exècrent l'exploitation de l'homme par l'homme. Pour le savoir, il suffit de fréquenter le forum kivafriends.org.

Pourtant, encore une fois, la différence entre Kiva et ce genre d'initiatives est de taille.

D’un côté, Kiva permet de prêter à des entrepreneurs dans le besoin, sans qu’un seul centime superflu ne soit exigé de ces derniers pour vous rembourser. L’entrepreneur paye des intérêts au partenaire local de Kiva (les fameuses IMF), point final.

De l'autre, un système ou vous, le prêteur, récupérez « un retour sur investissement » de quelques pourcent. Cela peut sembler peu, mais vous pouvez aisément imaginer que cela ne l’est pas pour un entrepreneur tellement pauvre qu’il est exclu du système bancaire dans son pays.

Cerise sur le gâteau, utiliser la technique du spam, digne des arnaques nigérianes et des vendeurs de faux viagra sur le net pour augmenter la visibilité d’une telle entreprise ne fait que me confirmer dans l’opinion que j’en ai.

Ca fait très mauvais genre.

A moins que « Jérôme » soit un gentil garçon sans aucun lien avec veecus, plein de bonne volonté, mais un peu simplet, qui a trouvé ce concept merveilleux, et qui désire le faire partager à toute la toile. Dans ce cas, je suggère aux fondateurs de veecus de vite lui envoyer un mail afin qu'il cesse de torpiller ainsi leur fond de commerce. L'enfer est pavé de bonnes intentions, parfois ;-)

 

Photobucket

Bien entendu, ayant la preuve que ce commentaire est un spam, je l’ai supprimé et j’ai IP bloqué son auteur (je sais que ça ne sert pas à grand chose, mais c'est le geste qui compte...). S'agissant d'un spammeur, je n'ai aucun scrupule à vous révèler son mail et partiellement son adresse IP qui le localise à Paris.

Les gars, comme vous avez quand même un peu  l’air d’être sortis récemment d'une campagne profonde où l'eau est pauvre en iode, je vais vous donner quatre conseils pour avoir l’air un peu moins cons la prochaine fois.

  • Quand on spamme petit, on peut faire l’effort de changer le texte du spam et le nom de l'auteur, ça se repère moins facilement. En plus, pas tout le même jour!
  • Jérôme, ce n’est pas un bon prénom, ça fait trop... "Kerviel"!
  • Quand on spamme petit, on essaye de réfléchir un minimum sur la cible. A votre place, j’aurais spammé le site du MEDEF ou du Figaro, ça aurait peut-être pu intéresser quelqu’un.
  • Enfin, quand on est honnête (je vous laisse le bénéfice du doute), même si je condamne fermement le principe de votre entreprise, et bien on n'utilise pas des moyens de malandrins pour se faire connaître sur la toile.

 

Je suis quand même un peu étonné que l'on ne vous ait pas appris l'éthique chez Microφ, dont je salue très chaleureusement les membres, anciens ou actuels qui passeraient par là.

23:05 Publié dans Kiva | Lien permanent | Commentaires (9)

Le Guépard (3).

« Un Falconeri doit être avec nous, pour le Roi ». Les yeux recommencèrent à sourire. « Pour le Roi, certes, mais pour quel Roi ? ». Le jeune homme eut une de ses crises de sérieux qui le rendaient impénétrable et si cher. « Si nous ne sommes pas là nous non plus, ils vont nous arranger la république. Si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change. Est-ce clair ? ». Il embrassa son oncle un peu ému. « Au revoir, à bientôt. Je reviendrai avec le tricolore. ».

Les flatteries glissaient loin de la personnalité du Prince comme l’eau sur les feuilles de nymphéas : c’est l’un des avantages dont jouissent les hommes qui sont en même temps orgueilleux et habitués à l’être.

 

 

 

 

Giuseppe Tomasi di Lampedusa

Le Guépard

Traduction Jean-Paul Manganaro

 

08:08 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0)

09/10/2008

La France a peur.

Photobucket

 

Encore un merveilleux dessin de Martin Vidberg, l’auteur, entre autres du blog « L’actu en patates ».

 

J’évoquerai à peine les nouvelles quotidiennes plus incroyables les unes que les autres : un pays développé en difficulté (L’Islande), des Etats, parfois ultra-libéraux qui prennent des participations parfois majoritaires dans des banques. Le mot récession (ou « croissance négative » pour les linguistes gouvernementaux) est lâché. On rajoute technique, pour que ça fasse moins peur (ouf, la recession n’est « que » technique…).

 

Les temps qui viennent vont être durs, comme d’habitude plus pour certains que pour d’autres.

Comme d’autres, je rencontre des patients inquiets, je remarque la prolifération des panneaux « à vendre » sur les portails des maisons, le long de ma route matinale, je suis allé avant-hier, sans doute pour la dernière fois dans cette librairie aux confins de deux univers. « Fermeture définitive à cause de la conjoncture économique actuelle, et de l’industrie du livre en particulier », peut-on lire à l’entrée. Enfin, dans la devanture de certaines boutiques, des objets qui jusqu'il y a peu étaient vendus avant d'y arriver. Pour l'instant, c'est l'incrédulité qui domine, comme lorsque l'on se retrouve témoin d'un évènement qui est incroyable avant d'être dramatique.

Je m’interdis de regarder mes comptes en ligne, et notamment les moins values abyssales de mes SICAV.

 

J’ai décidé de réagir énergiquement contre la crise.

J’ai décidé qu’avec chaque capsule de Nespresso, je me ferai dorénavant 2 cafés.

Ceux qui ont déjà bu un café fait avec une capsule usagée, par inadvertance, avant que la crise ne le rende nécessaire, comprennent que les temps vont vraiment être difficiles.

08/10/2008

Blurring the lines between science and marketing.

C’est la phrase clé d’un article publié aujourd’hui dans le NYT.

« Brouiller les frontières entre science et publicité »

Le laboratoire pharmaceutique Pfizer se débat dans un procès aux Etats-Unis ou les plaignants accusent la firme d’avoir tout fait pour que les résultats des études défavorables pour un de leur produit, le Neurotin n’aient que peu d’influence sur les prescripteurs, et donc les prescriptions. Tout fait, c'est à dire retarder leur publication, et présenter ces fameux résultats sous un jour favorable.

Ces études visaient à étendre la prescription du Neurontin au delà de son AMM initiale.

L’article du NYT est très critique.

Bien sûr, Pfizer plaide de sa bonne foi, et précise que ces pratiques étaient antérieures à son rachat de Warner-Lambert qui commercialisait initialement le Neurontin.

« Pfizer issued a statement Tuesday denying that it had manipulated Neurontin data, saying “study results are reported by Pfizer in an objective, accurate, balanced and complete manner, with a discussion of the strengths and limitations of the study, and are reported regardless of the outcome of the study or the country in which the study was conducted.” »

The expert reports, unsealed Monday in a federal court in Boston, add to accusations that the pharmaceutical industry has controlled the flow of clinical research data, blurring the lines between science and marketing.

Le problème pour Pfizer, c’est que la défense a exhumé des mails compromettants :

According to one September 2000 e-mail message by a Neurontin team leader at Pfizer, “The main investigator in the U.K. (Dr. Reckless) is keen to publish but this will have several ramifications.” The team leader later wrote, “I think we can limit the potential downside of the 224 study by delaying publication for as long as possible.”

 

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Experts Conclude Pfizer Manipulated Studies

By Stephanie Saul

The New York Times

Published: October 8, 2008

07/10/2008

Le Guépard (2).

« Don Fabrizio avait eu beaucoup de soucis ces deux derniers mois : ils avaient débouché de toutes parts comme des fourmis à l’abordage d’un lézard mort. Certains avaient surgi des crevasses de la situation politique ; d’autres lui étaient tombés dessus à cause des passions d’autrui ; d’autres encore (et c’étaient ceux qui le rongeaient le plus) avaient germé dans son for intérieur, c'est-à-dire à partir de ses réactions irrationnelles par rapport à la politique et aux caprices de son prochain (il appelait caprices, quand il était irrité, ce qu’étant calme il désignait comme des passions) ; et ces soucis, il les passait en revue tous les jours, il leur faisait faire des manœuvres, se mettre en colonne ou se déployer en rangs sur la place d’armes de sa conscience, en espérant apercevoir dans leurs évolutions un sens quelconque de finalité qui pût le rassurer ; et il n’y parvenait pas. »

 

 

 

Giuseppe Tomasi di Lampedusa

Le Guépard

Traduction Jean-Paul Manganaro

 

21:28 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0)

Les lauriers de cendre.

C’est un roman (moyen) de Norbert Rouland, mais c’est aussi un phare dans ma vie. Un phare, car cette expression marque exactement l’emplacement de l’endroit que je veux éviter.

J’en ai aussi parlé avec l’agrégé de la note d’hier.

Il m’a dit qu’il avait sacrifié sa vie de famille à sa carrière universitaire et médicale. Il s’en rendu compte récemment de tout ce à côté de quoi il était passé en « découvrant » une vie de famille avec ses petits enfants. Sa voix s’est enrouée quand il m’a évoqué cela.

 

C’est exactement ce que je ne veux pas faire.

Tout en sachant que ce sera difficile, étant donné l’évolution de notre métier et la désertification médicale actuellement localisée, bientôt systémique.

Je n’ai pas envie de me retrouver à 50-55 ans, couronné de lauriers de cendre.

09:27 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (8)

06/10/2008

le coup de téléphone de Nine

Récemment, un agrégé de médecine proche de la retraite, est venu me consulter.

J’ai d’abord demandé à l’infirmière si il ne s’était pas trompé. En général, les agrégés ne se consultent qu’entre eux, comme les PH entre eux, les assistants entre eux.

Les internes consultent plus haut, pour plus de sûreté. Et enfin, les externes consultent auprès des internes, car ils sont ignorants et surtout inconscients.

Renseignement pris, il voulait voir un cardio, et pas moi en particulier.

J’étais un peu moins surpris, et il faut le dire, aussi un peu déçu.

 

Il vient pour une poussée tensionnelle peu sévère, mais qui survient quelques jours avant un voyage « cultuel et culturel » au Proche-Orient.

Il n’est pas hypertendu, par ailleurs.

Ce voyage, important pour lui, et sa foi, l’angoisse.

 

On discute religions, et notamment le fait que beaucoup utilisent des motifs répétitifs (mantras, incantations, mandalas…) qui permettent au croyant d’accéder à un niveau de conscience supérieur à celui dans lequel nous vivons tous les jours. Par exemple lorsque nous appuyons le matin sur la touche de la petite tasse de la machine à Nespresso.

 

Je lui donne deux conseils de prévention : apporter un tensiomètre, et une boite d’anti-hypertenseur.

 

Curieusement, il s’y est opposé, d’abord catégoriquement, puis plus mollement.

Je lui en ai demandé la raison, car c'est quand même curieux qu'un médecin refuse un conseil de prévention, alors que nous en ânonnons toute la sainte journée à nos patients fidèles.

Il n’a pas été très précis, j’ai un peu interprété, et il a acquiescé.

En introduisant ces objets médicaux dans sa valise, j’introduisais un doute, une hypothèque sur sa santé, et surtout une impureté par rapport au voyage "parfait" qu’il avait déjà idéalisé dans son esprit.

 

C’est alors qu’il m’a dit « J’aimerais être un pur esprit ».

Ah bon, original !

Il en est nettement moins loin que moi, il est neurologue, mais il lui reste néanmoins encore pas mal de route à faire sur le chemin de Damas…

22:36 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (3)

Le Guépard

« Il serait hardi d’affirmer que don Calogero tira parti tout de suite de ce qu’il avait appris ; il sut, dès lors, se raser un peu mieux et être un peu moins effrayé par la quantité de savon utilisé dans la lessive, rien d’autre ; mais ce fut à partir de ce moment-là que débuta pour lui et les siens l’affinement constant d’une classe qui au cours de trois générations transforme des rustres efficaces en gentilshommes sans défense. »

 

 

Giuseppe Tomasi di Lampedusa

Le Guépard

Traduction Jean-Paul Manganaro

 

20:53 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (2)