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31/05/2005

No … I am your father

medium_vader.jpgAu milieu du salon de nos amis e Perpignan, trône un piano Playel de 1914.

Flo est une pianiste confirmée, et elle initie ses enfants, sans les forcer.
Un petit matin, alors que je déambulais dans la vaste maison, trois-quatre notes parviennent à mon oreille. Toutes simples, hésitantes, mais incroyablement sombres et oppressantes. Un sentiment incroyablement fort.
J’ai mis quelques secondes à les identifier.
La marche impériale de John Williams.
« Ils sont en plein dedans » me lance Flo du haut de l’escalier.
J’ai presque cru entendre une respiration lourde, et le grésillement d'un sabre laser derrière moi.
La force évocatrice de ces quelques notes est stupéfiante, à la hauteur du mythe cinématographique et musical.

J’ai revu le numéro V sur M6 hier.
Encore une fois, toute la virtuosité technique des I, II et III ne parviendra pas à faire de l’ombre à la série initiale.
George aurait pu s’arrêter en 1983.

Les répliques marquantes de la série ici.

10:15 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (1)

Ersatz

medium_kilaguni.jpgLongue fin de semaine chez des amis à côté de Perpignan.
Florence, et Sally se sont connues il y a fort longtemps lorsqu’elles étaient toutes les deux infirmières dans un service de cardiologie périphérique.
Lorsque nous sommes allés au Kenya, ils nous ont hébergé, le mari de Flo travaillant à Nairobi comme expatrié.
Durant ces trois jours, nous avons beaucoup parlé du Kenya, augmentant encore notre envie mutuelle d’y retourner.
Leur fils aîné est né à Nairobi, leur mobilier vient en partie d’Afrique de l’Est, et leur maison a un plan directement inspiré des maisons kenyanes anglo-saxones (je comprends qu’ils ne se soient pas inspiré des manyatas des masaïs !).
Avec eux, j’ai éprouvé le véritable sens de « inoubliable ».
On applique souvent ce terme au sortir d’une expérience forte, que l’on oublie le plus souvent peu après. « Inoubliable », c’est avoir le cœur serré, des années après, à l’évocation des grandes savanes du Masaï Mara, ou du Kilaguni Lodge, et sa vue sur les Chyulu hills.
Les Chyulu sont un peu mes Ngong hills.

Nous avons même poussé le vice jusqu'à visiter la « Réserve africaine de Sigean ».
Les petits ont vu la plupart des animaux d’Afrique (les éléphants étaient d’Asie toutefois) au sein d’un immense parc animalier. La partie faite en voiture, au milieu des animaux était plutôt décevante, prisonniers que nous étions de nos souvenirs.


Image tiré du site donné en lien.

09:34 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

Premier choix (3)

medium_tv.jpg- Innnnnnnnnh (petit bruit guttural, montant en intensité et dans l’aigu, signe d’explosion à venir).
Tu vois, il ne m’a pas prévenu. Tu vois, c’est une faute grave. Je le convoquerai à son retour, tu vois. »

Il est impossible que XXX ait « oublié » de le prévenir, tant il était son vassal, attendant avec avidité une agrégation qui ne viendra jamais en définitive.
Une anecdote (totalement fausse) résumait pourtant bien leurs rapports.
Le patron montre un ciel bleu inondé de soleil :
« Tu vois, XXX, il pleut aujourd’hui…
- Oui Monsieur, de grosses gouttes même. »

Bref, revenons à notre histoire :
« - tu vois, il faut essayer de leurrer l’appareil, pour le faire défibriller
- Comment ?? (nous, incrédules)
- Avec un pace maker externe, tu vois »
Sur ce, il se retire, satisfait, dans son bureau.
Richard et moi allons chercher l’appareil en question dans une salle à côté. Bien évidemment, cet appareil, destiné à une stimulation intra cardiaque, ne possède pas de moyen de fixation sur la peau. Qu’importe, nous fixons les électrodes sur la peau du patient à l’aide de trombones en métal.
Quel montage bringuebalant….
Et bien, devinez ce qui arriva ?
Lorsque l’ingéniosité pare à l’incompétence et l’incurie d’un service tout entier ?
Rien, échec complet…
Nous rappelons le patron, et lui racontons.
« Tu vois, le défibrillateur est très bien protégé contre les champs électromagnétiques….
- Le patient est toujours en tachycardie ventriculaire…
- On va laisser agir les médicaments, tu vois, ça va s’arrêter… »
Fin de la connexion.

Donc rien ne marche.

Un vieux PH (un des deux vieux du Muppet Show) passe par là et dit d’un ton laconique :
« Allez chercher la console de commande, je vais régler le problème ». Il tourne le dos, et va dans son bureau.
Toutes les consoles de commandes du service sont dans un local.
Mais lequel ?
Personne ne sait (les infirmières de consultation étaient parties depuis longtemps, et le PH au ski donc).
Nous cherchons de partout, et trouvons au bout de 15 minutes une demi douzaine de consoles
Quelle est la bonne ?
En effet, chaque marque de défibrillateur a une console particulière, qui leur est exclusive. Le patient avait oublié la carte d’identité de son appareil à la maison.
L’un de nous a une idée sublime (« Du sublime au ridicule, il n’y a qu’un pas » disait Napoléon), pourquoi ne pas les faire toutes voir au patient, qui ne devrait pas l’avoir oubliée depuis la dernière consultation ?
Arrêt sur image.
Un soin intensif cardiologique de CHU.
Plusieurs médecins montrant tour à tour des consoles de défibrillateur à un patient en tachycardie ventriculaire, afin qu’il désigne laquelle a été utilisée lors de son dernier contrôle, afin que nous puissions arrêter ce trouble du rythme.
Maintenant que je me souviens de cette anecdote, je ressens presque physiquement l’énormité de la situation.

Une fois la bonne console désignée, nous l’installons. Le vieux PH ne sachant faire marcher que la fonction « choc électrique », nous prévenons le patient.
Un autre PH suggère de lui faire un peu d’hypnovel, afin de rendre le choc moins pénible.
Il fait préparer la seringue, se dirige vers le patient, et l’adapte sur la rampe de perfusion.
Nous attendons une petite voix, derrière l’écran de la console portable :
« Attention !!
- Attends, je n’ai pas inj…… »
Aucun bruit, mais l’arc de cercle fugace que décrit majestueusement le corps du patient (appelé joliment « opisthotonos ») nous montre bien que le choc a été bien délivré.
A vif, dans un soin intensif de CHU, entouré d’une ribambelle de médecins.
Sur le scope, son rythme est revenu sinusal.
Victoire !
Mais quelle victoire à la Pyrrhus !!

08:20 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (4)

26/05/2005

Premier choix (2)

medium_tv.jpgAvant hier, je suis allé à une soirée organisée pour les cardiologues libéraux.
J'y ai retrouvé l'un de mes anciens assistants (Richard) de cette note.

J’ai bu en début de soirée un Martini blanc, seul alcool que je bois, une ou deux fois par an. Pourquoi un Martini blanc ?
Un de mes nombreux râteaux, je ne sais plus laquelle (Delphine ?), m’avais initié à ce petit plaisir, véritable nectar des Dieux, lorsque je le buvais en la dévorant du regard.
Qu’en est-il resté ?
Cette vieille habitude uniquement, même plus l’identité de celle qui occupait alors probablement toutes mes pensées.
Bref, étant donné que mon foie ne voit pas passer souvent d’alcool, un verre suffit à me désinhiber (et incidemment à me coller un mal de crâne pas possible, comme si quelqu’un m’aspirait le cerveau de l’intérieur, avec une paille).
Avec mon ancien assistant, égayé lui, par le bon vin, nous avons imité notre ancien patron jusqu’à fort tard.
« Tu vois, tu vois… »
Nous nous sommes aussi remémoré.

Petites corrections: la première coronaire désobstruée par Richard était une IVA, et pas une coronaire droite, et l’anévrysme du patient ne faisait pas 60 mm mais 100 mm (!!).
Enfin, Priscilia, la petite salope d’IMG s’appelle en réalité Sabine.
Dans 50 ans, je donnerai son vrai nom, par pur esprit de vengeance.

Il m’a reconfirmé tout le reste, et m’a rappelé d’autres anecdotes.
L’une d’elles reste emblématique de ce choix (je l’avais pourtant oubliée).

Il faut d’abord que je précise certains points techniques pour les non initiés à la science difficile de l’électrophysiologie.
Cette dernière s’intéresse à tous les troubles rythmiques ou conductifs.
Un des troubles rythmiques le plus sévère est la tachycardie ventriculaire.
Il s’agit d’une urgence médicale, car elle conduit souvent au bas débit cardiaque, et au décès. Sa reconnaissance est parfois difficile, mais souvent immédiate sur un ECG. Elle survient souvent chez des patients porteurs de cardiopathies sévères.
Pour empêcher cette tachycardie de tuer nos patients, la meilleure solution reste de leur implanter un petit appareil (un peu plus gros qu’un pace maker) qui se nomme défibrillateur ventriculaire, et leur donner un traitement anti-arythmique prophylactique
L'appareil reconnaît la tachycardie et envoie une série de petites impulsions indolores (ou « bursts »), voire un choc électrique de 30 joules (en cas de tachycardie ventriculaire vraiment menaçante) pour arrêter ce trouble du rythme. Trente joules, c’est un choc électrique très désagréable pour le patient, mais accepté car permettant de lui sauver la vie.

Imaginez vous donc des patients rendus plus ou moins impotents par leur maladie cardiaque, et se prenant des chocs électriques inopinés et imprévisibles, les ressuscitant parfois plusieurs fois par mois. Même l’homme le plus équilibré développait un psychisme, disons… particulier, une sorte de « syndrome de Lazare ».

Donc, un jour, un de ces patients (45-50 ans) se présente dans mes soins intensifs. Depuis quelques heures, il ne se sent pas bien. C’est un insuffisant cardiaque sévère. On l’installe, au scope et à l’ECG : tachycardie ventriculaire à 135 battements par minute. Il était en effet traité avec une association cordarone et bêta bloquant, qui ralentissait l’arythmie, ce qui expliquait donc la bonne tolérance clinique.
Petit interne docile, j’essaye d’arrêter l’arythmie par un traitement IV, sans succès.

Pourquoi donc son défibrillateur ne s’est pas mis en route ?
Tout simplement, car à l’époque, les algorithmes de reconnaissance de ces appareils étaient à leurs balbutiements. Pour éviter de délivrer un choc à une tachycardie sinusale, avec un bloc gauche par exemple, l’appareil ne prenait en compte que les arythmies avec une fréquence supérieure à un certain seuil de fréquence cardiaque (150-160 bpm). Certains patients avaient en effet pris des chocs alors qu’ils remplissaient leur devoir conjugal (ou extra conjugal), faisant partager le grand éclair blanc à leurs partenaires…

Fort heureusement pour les patients, grâce à une console externe de commande, on peut non seulement contrôler le fonctionnement de l’appareil, mais aussi déclencher des « bursts » voire un choc en cas d’urgence pour arrêter une arythmie. Cela en moins de 5 minutes.
Manque de chance, le seul médecin sachant manier ces appareils est au ski, et injoignable sur le portable.

En désespoir de cause, j'appelle le patron, qui est, je vous rappelle un « world medical leader », en électrophysiologie de surcroît.
Il déboule dans les soins et comprend la situation en quelques secondes. Il comprend surtout qu’il n’y connaît strictement rien, et que tout le monde attend son intervention.
Il commence à nous enfumer.
« Tu vois, tu vois, il faut appeler XXX
- Mais il est au ski, monsieur (il le sait pertinemment)
- Innnnnnnnnh (petit bruit guttural, montant en intensité et dans l’aigu, signe d’explosion à venir).
….

Et oui, je fais comme Ron aujourd’hui….

11:20 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2)

Inversion

medium_ecg.jpgConsultation très sympa hier.

Je n’ai fait que des consultations pré-opératoires, mais au milieu d’elles, une perle.

Une femme, la soixantaine, souriante et enjouée. Mais la voix nasillarde et « enrhubée ».
« On doit m’opérer de polypes nasaux
- Avez-vous des antécédents cardio-vasculaires
- Un seul, j’ai un syndrome de Kartagener.
- ???
- J’ai un situs inversus
- Ahhhhhhh ».

Un situs inversus est une inversion en miroir de l’ensemble des viscères : cœur à droite, rate à droite, foie à gauche, colon droit à gauche et colon gauche à droite…
Un individu, mais tout droit sorti de l’autre côté du miroir.
C’est rarissime, et souvent associé à des malformations cardiaques plus ou moins sévères.
En effet, cette anomalie de l’embryogenèse, et son ballet délicat d’organes prenant leur position s’accompagne souvent d’ « oublis » au bord de la route : communications inter atriales, ou inter ventriculaires, ou plus grave, transposition des gros vaisseaux (cœur droit systémique, et cœur gauche pulmonaire).
Cette sympathique patiente a eu de la chance, l’escapade de se organes s’est déroulée parfaitement, sans accrocs.
Elle a quelques petits ennuis annexes, dus aux anomalies extra cardiaques du Kartagener, mais elle a une bonne santé générale évidente.

Les deux meilleurs moments de la consultation sont la lecture de son tracé ECG, et l’examen clinique.
L’ECG montre une onde p négative en DI, avec un axe hyperdroit ou « indéterminé » dans la terminologie anglo-saxonne. L’onde p négative en DI est quasi pathognomonique d’une inversion d’électrodes, et déclenche un « Putain d’externe, il s’est encore trompé dans les électrodes » rituel.
Par contre, en cas d’erreur, les précordiales droites ne montrent pas ce microvoltage si particulier en V3-V6 (il n’y a pas de cœur sous ces dérivations !!).

L’examen clinique était lui aussi étonnant : silence auscultatoire en précordial gauche, auscultation normale à droite.

Le reste de ma consultation a été bien fade après cette merveilleuse patiente. Tout de même, trois patients de plus de 130Kg, vus aussi en pré-opératoire.

Mon compère a lui aussi eu une journée mémorable.
Il faisait une échographie à un patient âgé, en mauvais état général. Il retrouve un anévrysme ventriculaire gauche, avec du thrombus dedans (c’était connu, et le patient était sous anticoagulant).
Alors qu’il regardait le thrombus, il en voit une partie qui se décolle, et passe dans l’aorte ; quelques secondes plus tard le patient devient hémiplégique.
La mort en directe.


Pour tout savoir sur le Kartagener, c'est ici.

24/05/2005

Kanagawa oki nami ura

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Ou en français, « La grande vague près de la côte de Kanagawa ». Je ne vais pas tenter de décrypter cette œuvre aussi bien que le ferait Alain Korkos dans son superbe blog.

Cette image, archi connue est l’œuvre de Katsushika Hokusai (1760-1849).

Ce grand maître japonais de l’estampe a été la figure de proue des peintres de l’ « ukiyoe » ou « images du monde flottant ». Ce monde flottant est en fait, plus prosaïquement le quartier des plaisirs de Edo, l’ancienne capitale japonaise.


Hokusai est donc le peintre du réel, non de la mythologie, ou de l’imaginaire. Son œuvre est parsemée de scénettes de la vie quotidienne, souvent traitées avec humour.
Cet humour, et une immense sagesse l’ont fait se surnommer « le vieux fou de la peinture», ou « Manji ».


Il a d’ailleurs dit : «Depuis l'âge de 5 ans, j'ai la manie de recopier la forme des choses et, depuis près d'un demi-siècle, j'expose beaucoup de dessins; cependant, je n'ai rien peint de notable avant d'avoir 70 ans. A 73 ans, j'ai assimilé légèrement la forme des herbes et des arbres, la structure des oiseaux et d'autres animaux, insectes et poissons; par conséquent, à 80 ans, j'espère que je me serai amélioré et à 90 ans, que j'aurai perçu l'essence même des choses, de telle sorte qu'à 100 ans j'aurai atteint le divin mystère et qu'à 110 ans même un point ou une ligne seront vivants. Je prie pour que l'un de vous vive assez longtemps pour vérifier mes dires.»

Cette estampe fait partie d’une série nommée « les 36 vues du Mont Fuji », sorte de guide touristique pour les pèlerins japonais des XVIII-XIXèmes siècles. Je ne rappelle pas l’immense place de ce volcan divinisé dans la cosmogonie japonaise.

Cette fameuse grande vague évoque les terribles Tsunami, qui dévastent périodiquement les côtes japonaises, et asiatiques en général.

La vague est immense et avide, avec ses embruns crochus comme des doigts insatiables.

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Elle écrase tout, et occupe une grande partie du cadre. Elle est située en haut et à gauche, prête à frapper.


Qu’est-elle prête à frapper ?

Trois petites barques, pleines de pêcheurs minuscules, arqueboutés sur leurs rames.

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Déjà, la barque de gauche vacille sous la masse liquide, presque avalée par le monstre.

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Au loin, dans le sinus de la vague (le sinus désignait en latin la courbe de la toge maternelle accueillant son enfant) se dresse calme et immuable, le Mont Fuji.
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Le ciel est serein, vespéral.
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Les pêcheurs ont été surpris alors qu’ils rentraient au port.

Quelles significations peut-on donner à cette œuvre magnifique ?
Elles sont multiples, et varient selon les exégètes.
Elles ne s’accordent que sur une seule chose, l’homme n’est rien, et il ne fait que passer, que se faufiler pour un temps infime entre les éléments naturels.
On peut opposer la mer déchaînée, le Yang, au ciel serein, le Ying.
On peut aussi voir que la vague, quoiqu’ immensément puissante ne survivra qu’à peine plus que les pêcheurs, misérables humains. Alors que le Fuji, lui, lui survivra une éternité.

Une image à méditer, donc.

Qu'est-ce qu'un chef d'oeuvre?
Une oeuvre ou chacun peut y trouver sa vérité.

 

 

Image dédicacée à Tritonear 

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20:00 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (3)

17/05/2005

Empreintes.

medium_pas.jpg3.7 millions d’années séparent ces deux séries d’empreintes.

Les premières, faites dimanche par mon fils aîné et moi sur la plage n’ont existé que 5 minutes, aussitôt recouvertes par les embruns.
Les secondes, conservées par des sédiments volcaniques, et découvertes à Laetoli (Tanzanie) par les époux Leakey en 1976 ont gagné leur part d’éternité.

Dans les deux cas, un adulte et un enfant marchant côte à côte.
medium_laetoli_1.jpg


http://www.hominides.com/html/dossiers/bipedie.html

08:40 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (6)

16/05/2005

Première plage hier.

medium_o_et_g_800.jpgHier, donc, première plage.
Il faisait très beau.
Nous avons emmené les enfants et leur cousine prendre un petit bain de soleil, qui s'est rapidement transformé en bain tout court.
Sally et moi sommes sagement restés sur le sable, l'eau étant quand même un peu "limite".
Ca n'a pas eu l'air de déranger les petits.

07:17 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (2)

15/05/2005

Images d'Afrique

medium_kenya_triples.jpgJeunes femmes Samburus dans un village.







medium_samburus.jpgJeunes femmes Samburus.







medium_jeuneh.jpgJeune guerrier Samburu.







medium_pokots.jpgJeunes femmes Pokots.

12:39 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

Zanzibar

medium_porte.jpgZanzibar est ailleurs, nulle part et partout, maintenant, et avant, dans le passé.
Zanzibar est un mélange d’influences africaines (ethnie Bantou), arabes (yéménites), indiennes (les portes) et européennes (un fort portugais du XVIème, et une église édifiée par des pères blancs marseillais au XIXème), il y a aussi des cafés Internet, des matatus, des carrioles tirées par des ânes efflanqués.

Nous y sommes allé début 2001, avant que les appels des Muezzins distillent autre chose que la sérénité, et le dépaysement.
Que dire ?
Stonetown est une ville blanche, triangulaire, aux milles méandres et reflets, enchâssée dans une gangue de verdure, et, malheureusement, de quartiers dortoirs, d’inspiration est-allemande.
Les rues sont petites, blanches, toujours traversées d’éclairs enfantins, et de femmes voilées. Seuls les hommes ne bougent pas dans ce pays, hiératiques et fiers, mâchant sans fin (et sans faim) leurs feuilles de bethel et de kath.
La pauvreté est omniprésente, dans cette ville aux milles joyaux architecturaux.
Les chats ont la face mangée par la leishmaniose.
Les épices, leurs couleurs et odeurs chaudes sont, elles aussi omniprésentes : vanille, poivre, clous de girofle, cannelle…
Nous avons fait le « spice tour », bien sûr, passage obligé de tout visiteur.
Comment y échapper d’ailleurs, des rabatteurs vous propose leurs « spice tour » à tous les coins de rue : « The best, very good… ».
Comment décrire nos ballades vespérales, sous le soleil couchant, nos pas rythmés par l’appel à la prière, admirant des portes centenaires, émergeant d’amas de décombres et d’ordures, le nez en l’air, empli d’odeurs d’épices, et de vent de mer.

Sally et moi avons aussi visité l’Hôpital de Stonetown, avec comme accompagnants, l’équivalent de l’Infirmier Général, et une infirmière. C’est un immense bâtiment, avec une cour centrale, sans aucun matériel moderne, hormis un scope assez inattendu dans de rustiques soins intensifs. A quoi sert ce scope ?
Troubles conductifs cardiaques ?
Question stupide, ici, les habitants ne vivent pas assez longtemps pour que leur système conductif dégénère (âge moyen de décès: 45.24 ans).
C’est pour surveiller les effets pro-arythmiques de la quinine IV.
« What are the main diseases here ?
- Only one : 99% malaria, few tuberculosis, and trauma. »
- And AIDS ?
- Very few »

[dit l’infirmière, le regard fuyant vers un point de l’espace sans intérêt]

Le paludisme est omniprésent, il fauche une partie de la population à chaque mousson.
Un homme titube, épaulé de part et d’autre par deux infirmiers.
A mon interrogation, elle répond :
« Neuromalaria ».
J’aurais dû m’en douter, ce sera probablement le seul neuropaludisme que je verrai au cours de ma carrière. Son sort est déjà scellé, mais le patient ne le sait pas, ne peut plus le savoir.

Quand au SIDA, autre calamité, silence radio, le mot est tabou.
Pour donner une idée d’une catastrophe que nous ne voyons que de nos yeux d’européens nantis, les entreprises occidentales ont fait des tests de dépistage systématiques à leurs employés kenyans (Nous avons changé de pays, mais pas de drame).
Dans ces couches assez privilégiées, la fréquence de séropositifs atteint 45%.
Bien evidemment, aucun traitement disponible.
Des villages entiers, des régions entières sont rayés des cartes humaines par ce fléau, dans les zones bordant le Lac Victoria.
L'âge moyen de décès au Kenya est de 47.99 ans.

Bon alors, on travaille ou pas ce lundi ?
Beati pauperes spiritu.

11:45 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (2)