09/10/2006
Les Bienveillantes : fin.
La fin se termine, comme prévu, par l’apocalypse berlinoise précédant la « Stunde Null ».
La fin est plus enlevée, les descriptions des méandres administratives sont moins longues (il faut dire que en se rapprochant de la fin il y a de moins en moins de structures bureaucratiques à décrire).Je n’arrive pas vraiment à dire si ce livre est bon ou pas, il m’a laissé indifférent.
C’est certainement la pire chose que je puisse lui reprocher.
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05/10/2006
Les bienveillantes : mi parcours.
Je donc suis à la moitié de ce voyage au bout de la nuit, et c’est le moment (étant donné la taille du pavé) d’en tirer quelques conclusions.
Le premier chapitre m’a beaucoup impressionné, tout ce que l’on dit que l’auteur a voulu mettre dans ce bouquin y est. (Périphrase un peu longue pour dire que l’on ne peut jamais savoir ce que l’auteur a voulu dire dans une œuvre, lui y compris).
Le livre aurait pu s’arrêter là, cela aurait fait une nouvelle merveilleuse.
De « Toccata » à « Sarabande » (chapitre en cours), défile une succession d’images tragiques, au mieux tragi-comiques décrites avec froideur.
A certains moments, j’ai cru que je m’étais trompé et que j’avais repris par erreur le « Hitler » de Kershaw. Les faits y sont décrits comme un historien le ferait. Ne vous attendez donc pas à de belles phrases délicieuses et virtuoses.
Ce serait plutôt :
« Le SS-Obersturmbannführer Müller pénétra dans le bâtiment de l’OKH, évacué la veille par le NKVD, et salua le Hauptman Orst détaché par l’Abwher auprès du Einsatzgruppe B en charge du secteur Caucase-Sud. Ses relations avec les autres membres du RSHA étaient déplorables.».
La phrase est de moi, ne la recherchez pas dans le livre, mais par moments, c’est tout à fait ça.
Quand aux horreurs décrites par le menu, elles ne m’ont pas particulièrement troublées ou fascinées (j’ai lu à ce sujet un article édifiant dans « Paris-Match »). « La liste de Schindler » et « Le pianiste » ont déjà tout dit de façon magistrale.
Je ne parle même pas du faux scandale de l’absence de repentance du héros (ancien SS, bien intégré dans la société française de l’après guerre). Je suis persuadé qu’un peu de scandale ne peut qu’être favorable aux ventes, et je suis certain de ne pas être le seul à y avoir pensé.
Le récit est tellement déshumanisé dans sa narration que l’on ne se rend presque plus compte qu’il est écrit à la première personne. Ce point de vue assez artificiel engendre une gêne cent fois moindre à celle que j’ai éprouvée en lisant « le Roi des Aulnes ». Là ou il n’y a pas identification (même minime), il n’y a pas de passion.
Enfin, le héros, membre de la SS, est homosexuel, comme on pourrait presque s’y attendre tant cette image est devenue un cliché depuis « Les Damnés » de Visconti. Pour l’instant, cela n’apporte pas grand-chose au récit.
En fait, je pense que pour être intéressé par ce livre (je ne parle même pas de l'aimer), il ne faut rien avoir lu, ni vu sur les atrocités nazies. Sinon, il n’apporte rien de plus a ce qui a déjà été dit et montré ailleurs.
Tout de même, la seule chose qui me semble notable dans ce livre est l’idée que quiconque peut devenir un monstre si les conditions s’y prêtent.
D’où la nécessité d’être sans cesse vigilant.
Plus jamais ça.
20:35 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (3)
19/09/2006
Le bourrin.
Même les livres disent que je suis un bourrin, un laborieux.
« La formule préférée du Professeur » de Yoko Ogawa (Actes Sud) est un joli bouquin rose bonbon et vert qui explore l’humanité cachée dans les mathématiques. Une des thèses du héros, un professeur de mathématiques est qu'elles seraient en effet pré-existentes à l'homme.
Un problème est posé au cours du récit.
2 culottes et 2 paires de chaussettes font 380 yens, les 2 mêmes culottes et 5 mêmes paires de chaussettes font 710 yens. Combien coûte une culotte, et une paire de chaussettes ?
En dehors des deux équations, j’ai mis 9 lignes à le résoudre.
Dans ce roman, le héros n’utilise que 5 lignes.
« Une démonstration véritablement juste forme un équilibre harmonieux entre la souplesse et une solidité à toute épreuve. Il existe tout un tas de démonstrations qui, même si elles ne sont pas fausses, sont ennuyeuses, grossières et irritantes. Vous comprenez ? De la même façon que personne n’est capable d’expliquer pourquoi les étoiles sont belles, c’est diffiile d’exprimer la beauté des mathématiques.»
p. 29
19:15 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (6)