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28/02/2005

Tsavo

medium_elephant_tsavo.jpgIl est en colère, très en colère. Nous avons violé son territoire, sans nous en rendre compte, en déboulant d’un petit chemin de terre, bordé de hautes broussailles. Il agite sa tête de gauche à droite, toutes oreilles déployées, en barrissant profondément, signes de fureur tellurique.
Tellurique, comme sa couleur ocre, son grondement et la puissance de sa rage.
Le temps de voler une photo, et nous nous enfuyons dans un nuage noir de pot d’échappement.

Nous avons eu honte d’avoir dérangé le vrai roi des animaux.

21:42 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (0)

27/02/2005

Pour Marilou

medium_karen_blixen.jpgSpécialement pour elle, et pour la remercier d’avoir écrit que « Elsamere » lui rappelait « Out of Africa » :

La ferme de Karen Blixen

Ne cherchez pas à vous rappeler celle du film, qui a été tourné dans une propriété voisine, mais nettement plus vaste.

La ferme de Karen, maintenant située dans un quartier de Nairobi, nommé…Karen, est en effet assez petite, mais coquette.
Quelles pièces, que nous fait découvrir une guide locale, qui récite sa leçon comme j’ai jadis récité mes déclinaisons latines, c'est-à-dire avec l’air de s’emmerder ferme.
Qu’importe.
Sally et moi nous promenons dans la petite propriété, et ce qui reste de la petite usine de torréfaction, en pensant à Denys, Karen, et ses amis Masaïs.
La vie de Karen n’a été qu’une succession de malheurs, montrés que très succinctement par le film : Syphilis, stérilité, mari volage, divorce, destruction des caféiers par la sécheresse, ou les maladies (en fait, dès le départ l’altitude de la plantation, trop élevée, vouait son entreprise à l’échec), et enfin la mort de Denys.
Nous marchions donc, à travers les pages de « La ferme africaine », et contemplions les 4 collines de la chaîne des Ngongs, dans le lointain, dressées vers le ciel comme le dos d’une main à demi fermée.

« I had a farm in Africa, at the foot of the Ngong Hills. »

16:42 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (2)

Les pêcheurs Njemps

medium_baringo.jpgNous égrainons les lacs le long de la fracture du Rift comme le pouce du vieillard kenyan et son rosaire lustré ; avec le recueillement de celui qui ne sait pas vers quels paradis il s’avance.

Après Naivasha et Bogoria, nous approchons de Baringo, avant de terminer par Nakuru.

Ce lac Baringo est le territoire des Njems, cousins pêcheurs des éleveurs Samburus.

De dignes hérons Goliath nous ignorent de toute leur hauteur.
Les bords du lac, ourlés de nénuphars, sont infestés de crocodiles, et d’hippopotames.
Les enfants Njemps se baignent toutefois depuis des générations, apparemment en bonne entente avec ses derniers. Curieusement pour nous autres européens, ce sont les hippopotames qui sont les plus craints.
Notre destination est « Island Camp », un hôtel situé sur une île, au beau milieu du lac.
Comme « Elsamere », il n’est composé que d’une dizaine de bungalows, parfaitement intégrés dans la nature verdoyante.
Nous traversons en pirogue, accompagnés de deux Njemps. L’un d’eux avait pris soin de prendre un poisson sur l’étal d’un pêcheur, et de le farcir d’un morceau de bois.
Pour quelle divinité est destinée cette offrande ?
Dans quel but ?
Pour favoriser notre traversée, et détourner les hippos et les crocos ?
Nous nous arrêtons au milieu du trajet.
« Prepare your camera ! »
Sally s’arme.
Le jeune Njemps siffle très fort, et lance de toutes ses forces le sacrifice.
Rien
Toujours rien
Puis un éclair blanc et noir fond du ciel sur le poisson, resté à la surface grace au morceau de bois.
Sally prend le cliché.
Il s’agit d’un magnifique aigle pêcheur, qui niche au sommet des hauts arbres bordant le lac. Au signal, l’animal sait qu’un poisson l’attend.
Il transmettra à sa descendance que des pêcheurs, dévoués à son culte, sifflent pour prévenir qu’une nouvelle offrande est offerte sur l’autel des eaux du lac Baringo.
Nous traversons son sanctuaire sans encombres, après avoir obtenu sa bienveillance.
Nous sommes accueillis par notre hôte, qui est en tout point semblable à celui d’ « Elsamere », c'est-à-dire très britannique.
Les bungalows sont disséminés dans une forêt surpeuplée d’une multitude d’oiseaux de toutes tailles, et de toutes couleurs (starlings, hornbill de Hemprich et une partie des 456 autres espèces d’oiseaux recensés dans ce paradis ornithologique).
Les chants sont presque assourdissants.
Les chambres sont vastes, pas une seule araignée (vu le nombre d’oiseaux, nous ne sommes pas étonnés).
Après le velouté de cresson rituel , nous passons une soirée délicieuse, bercée par les chants venus des arbres.
Le lendemain, nous nous levons de bonne heure, pour assister au lever du soleil sur le lac, et au départ des Njemps pour la pêche.
(…)
Pas de mots pour le décrire.

15:30 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (0)

26/02/2005

Cherchez l’homme.

medium_art_hearts.jpgJ’émerge ce jour à 15h40, après une longue sieste.

J’ai été dérangé jusqu’à 3h00, par de menus problèmes, avec le sentiment que le matelas de mon lit comporte un petit commutateur, qui sous la pression de mon poids, active la sonnerie du téléphone.
Mais, le pire, c’est le commutateur, qui détecte le moindre endormissement pour déclencher le téléphone. Celui-ci a aussi beaucoup fonctionné dans la nuit.

Le patient de réanimation est réduit à une simple série de paramètres à surveiller : les classiques pouls, tension artérielle, mais aussi saturation sanguine en O2, fréquence respiratoire, volume insufflé dans les poumons, pression des voies aériennes, débit cardiaque, pressions intra cardiaques…
La vie humaine est alors limitée à des paramètres biologiques, physiques, des chiffres, encore des chiffres.

Le patient le moins humain, le plus paramétré, que j’ai croisé avait un :
Poumon artificiel
Cœur artificiel (droit+gauche)
Rein artificiel
Foie artificiel
Ces quatre machines font environ la taille d’une machine à laver, avec leurs câbles électriques, et leurs tuyaux les reliant au patient. Avec le lit médicalisé et les placards dans la chambre, l’infirmière qui s’en occupait (habillée en « stérile » de pied en cape) primo suffoquait de chaleur, et secundo pouvait à peine accéder à son patient.

Quelques fois, se produisent des tragédies grandiloquentes.
L’une d’elle m’avait été relatée par mon assistant, sous le titre de « La toilette fatale ».
Un matin, une infirmière et une aide soignante font la toilette d’un patient porteur d’un cœur artificiel. La « machine à laver » est raccordée au thorax du patient par deux canules de 20-25 mm de diamètre.
Comme dans tous les hôpitaux du monde, elles effectuent le même rituel : une de part et d’autre du lit, et successivement, elles attirent le patient couché, dans leurs bras, afin que l’autre puisse nettoyer le dos, et glisser un drap propre sous son flanc. Mais là, une des canules s’est désolidarisée du thorax, et s’est mise à cracher dans la pièce, avec un débit de 4-6 litres/ minutes, un flot de sang chaud. Le patient n’a rien eu le temps de sentir, et toute la pièce et les deux malheureuses étaient « repeintes » en rouge vif.
Heureusement, ce genre de scène gore est exceptionnel.

Le patient de réanimation n’est plus rien, ni père, ni mère, ni frère, ni sœur, ni fils ou fille. Il n’aime rien, ne se révolte contre rien. Il ressent, et souffre, mais en silence. De toute façon, il ne gardera presque aucun souvenir, si il parvient à sortir de réa. Les drogues qui le font dormir sont amnésiantes.
Heureusement.

Cette « déshumanisation » ne me gène pas pendant la garde, car, je baigne dans l’humain à longueur de journée, avec mes patients cardiaques. Elle satisfait mon côté technique. Mais je serais incapable de faire ça à longueur de journée.
J’ai trop besoin d’établir des contacts avec les gens, les sortir de leur maladie pour les faire oublier, et engranger des connaissances, des impressions.
Comme je l’ai déjà dit, la vie d’un SDF polonais m’intéresse autant que celle d’un PDG, mais elle me touche nettement plus.
En réa, j’aime bien augmenter la fréquence respiratoire et/ou le volume courant, pour diminuer une hypercapnie, mettre la « PEEP » à 4 mm Hg, pour recruter plus d’alvéoles. Les mots sont plus arides, mais c’est une autre facette de mon métier. Et elle me manquerait.

C’est pourquoi je dors mal 3-4 nuits par mois, et que je suis dans le coma pendant 12h après.

C’est aussi un peu pour payer ma secrétaire…

16:40 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (1)

25/02/2005

Kelly

medium_u1213f01.gifEncore de garde ce soir…
La réa paraît calme, mais, comme je l’ai déjà dit, les grands calmes précèdent souvent les grandes tempêtes.
D’ailleurs…
Hier, je travaillais à la clinique, on y rééduque des patients cardiaques, ou en post-opératoire de chirurgie cardiaque, ou vasculaire :
.
.
Rien.
Grand calme.
Puis un coup de fil.
Tu viendra voir Monsieur X, il est un peu cyanosé.
"Je termine un courrier, j’en ai pour 2 minutes, j’arrive."
Deuxième coup de fil, 1 minute plus tard, une autre personne : viens vite.
Je monte les marches 4 à 4, il est en effet d’un magnifique bleu roi, tout à fait impressionnant.
Il faut aller vite, voie veineuse centrale et dobutamine; heureusement, il respire encore un peu.
La chambre bourdonne, la voie est vite montée, le médicament passe rapidement dans ses veines.
Puis après, « la note bleue » (de circonstance !), ou le silence se fait dans la chambre.
Il n'y a alors plus rien d'autre à faire, que d'attendre le dénouement.
Le patient, ne va pas mieux, mais il reste stable.
C'est déjà ça.
Puis, la couleur bleue se retire, des genoux, puis des jambes et de l'abdomen, il respire mieux, il recommence à parler.
Le SAMU arrive alors, et après avoir tout vérifié, l’emmène dans un soin intensif cardiologique.
On revit alors l'évènement, on critique ou, au contraire, on loue la rapidité de tel ou tel geste.
Ce revécu est très important, il permet de souder une équipe, et éventuellement de corriger ce qui est à améliorer.
Puis aprés, à nouveau le train train, avec son lot de constipations, ou de diarrhées venues de nulle part.
Des petites douleurs, des petits maux.
Des petits mots pour réconforter à chaque fois.
Grand calme.
Rien.
.
.
Ce matin, il allait mieux, mais l’état de son cœur laisse peu d’espoir sur son devenir : il mourra tôt ou….moins tôt.

J’aime bien ces moments de stress.
Ce que je préfère, c’est quand toute une équipe (en général 2 médecins, 2 infirmières, et 1 aide-soignante) œuvre de concert dans un seul but : sauver une vie humaine.
Bon ça paraît beau comme ça, mais tout ne se passe pas tout le temps pour le mieux ; la pression fait trembler les mains, tomber les ampoules, et parfois se tromper de produit (pour les connaisseurs, en 1997, 1 mg d’adrénaline IVD à la place de 1 mg d’atropine ; le pauvre patient a failli exploser). Pour ma part, j’aime bien travailler sous pression ; en temps normal, je suis un « piqueur » de voie centrale assez moyen. En situation de combat, j’approche les 100%.

Je garde une image ancrée dans ma mémoire, ce n’était pas vraiment une réanimation, mais presque.
Une patiente âgée fait un arrêt cardiaque en chambre. La fille était présente, et en voyant sa mère aller plus mal, elle appelle les infirmières. Elles étaient en pleine relève, et répondent assez mollement. La patiente s’arrête de respirer, et l’équipe déboule enfin dans la chambre. Elles m’appellent.
Arrivé aux pieds de la malade, je vois qu’elle est déjà pas mal morte.
La fille écume.
Je décide alors de faire un peu de cinéma à son intention, pour ne pas enfoncer les filles de l’unité. J’appelle l’infirmière des soins, Kelly, en la prévenant de notre arrivée.
Je pousse le lit en courant dans le couloir, avec dedans la pauvre dame, inerte, qui avait viré au violet.
On arrive aux soins, et la brave Kelly se met à la masser comme une perdue.
C’est une ex-très belle femme de 40-45 ans, un peu rondelette, et un peu « chi-chi », mais excellente dans son boulot. Elle a une poitrine opulente qui danse de droite à gauche, débordant de sa chemisette d’Hôpital, pendant qu’elle masse, penchée sur la patiente, et face à moi.
Je la regarde faire, fasciné par le mouvement pendulaire de ses seins, d’autant plus, qu’haletante, elle commence à avoir la peau humide de transpiration.
Une superbe scène érotique.
J’ai mis bien 3 minutes pour lui dire d’arrêter, que c’était trop tard.
Je n’ai jamais osé lui dire qu ‘elle avait fait tout ces efforts pour rien, hormis peut-être pour faire un écran de fumée pour la famille, et aussi pour mon plaisir un peu lubrique de voyeur.
Elle ne m’aurait jamais pardonné.

22:05 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)

24/02/2005

Big Brother is watching you (bis)

medium_brokehallnacton.jpgRegardez votre écran, alors que vous me lisez, on vous observe...
petit extrait de mes stats de ce matin:

Origine de la connexion : Pages/ Pourcentage

Adresse directe / Bookmarks :2016/ 69,14 %
Origine inconnue :4/ 0,14 %
Lien depuis un moteur de recherche Internet :377/ 12,93 %
Lien depuis une page externe (autres sites, hors moteurs) :519/ 17,8 %
Groupe de discussions :0/ 0 %

Origine de vos visiteurs : Pages/ Hits


http://ron.infirmier.free.fr/modules/news/ :131/131
http://www.hautetfort.com: 64 /64
http://www.hautetfort.com/inspired.php: 64/64
http://mercutioclub.hautetfort.com: 34/34
http://gazelle.hautetfort.com: 22/22
http://ron.infirmier.free.fr/userinfo.php: 21/21
http://sebastien.hautetfort.com/archive/2005/02/04/echange_sarreau_...: 21/21
http://les-enfants-rouges.hautetfort.com/archive/2005/02/21/reactio...: 18/18
http://www.hautetfort.com/index.php: 16/16
http://www.20six.fr/shayalone: 14/14
http://hop.clickbank.net: 9/9
http://sebastien.hautetfort.com/archive/2005/02/10/y_a_quelqu_un.html: 7/7
http://www.hautetfort.com/admin/blog/comments.php: 7/7
http://changement.hautetfort.com: 6/6
http://gazelle.hautetfort.com/humeurs/: 6/6
http://les-enfants-rouges.hautetfort.com/archive/2005/02/17/la_bibl...: 6/6
http://daniel.hautetfort.com/archive/2005/02/10/le_paradis.html: 5/5
http://gazelle.hautetfort.com: 4/4
http://gazelle.hautetfort.com/archive/2005/02/15/chaque_jour_glane_...: 4/4
http://herewego.blogsite.org: 4/4
http://ron.infirmier.free.fr/modules/news/index.php: 4/4
http://www.20six.fr/shayalone/nextEntries/1e72rce5lqxif: 4/4
http://les-enfants-rouges.hautetfort.com/archive/2005/02/06/l_epong...: 3/3
http://www.20six.fr/weblogCategory/fi2smaosarq4: 3/3
http://66.102.9.104/search: 2/6
http://changement.hautetfort.com 2/2
http://changement.hautetfort.com/journal_au_jour_le_jour/: 2/2
http://gazelle.hautetfort.com/ce_que_je_lis_en_ce_moment/: 2/2
http://gazelle.hautetfort.com/list/hmmmmm____/cioran.html: 2/2
http://gazelle.hautetfort.com/list/lectures_en_chemin___/correspond...: 2/2


Systèmes d'exploitation Hits/ Pourcentage


winxp 8102/74,38 %
win2000 821/7,54 %
Unknown 514/4,72 %
win98 456/4,19 %
macosx 326/2,99 %
sunos 188/1,73 %
winme 163/1,5 %
macintosh 112/1,03 %
linux 111/1,02 %
winnt 89/0,82 %
win95 7/0,06 %
amigaos 2/0,02 %
os/2 2/0,02 %

Navigateurs Hits /Pourcentage

msie6.0 6631/60,87 %
firefox 2464/22,62 %
Unknown 381/3,5 %
msie5.5 356/3,27 %
mozilla 321/2,95 %
safari 290/2,66 %
msie5.01 169/1,55 %
msie5.0 56/0,51 %
netscape5.0 49/0,45 %
netscape4.0 43/0,39 %
msie5.23 24/0,22 %
netscape4.7 18/0,17 %
konqueror 14/0,13 %
msie5.16 13/0,12 %
msie5.17 13/0,12 %
opera 13/0,12 %
msie5.22 11/0,1 %
wget 9/0,08 %
msie5.21 7/0,06 %
msie5.12 5/0,05 %
netscape4.5 2/0,02 %
netscape4.61 2/0,02 %
msie5.15 1/0,01 %
netscape4.76 1/0,01 %


Vous vous êtes reconnus?

Autre exemple.

J’utilise le logiciel IrfanView pour visualiser mes photos.
Il permet de faire « parler » les photos numériques, car il peut lire un petit fichier, attaché à ces photos, en général (je crois que photoshop CS peut le faire aussi)
Exemple concret, trouvé au hasard, via Google (Mot recherché : Orwell, dans « images »)

http://privatewww.essex.ac.uk/~robc/page3.htm

La première photo
Copiez la sur votre bureau
Ouvrez la avec IrfanView
Onglet « image », puis « information », puis cliquez sur « EXIF info* » :

File: - C:Documents and SettingsPropriétaireBureauBrokeHallNacton.JPG

Make - FUJIFILM
Model - FinePix2600Zoom
Orientation - Top left
XResolution - 72

YResolution - 72
ResolutionUnit - Inch
Software - Digital Camera FinePix2600Zoom Ver3.00
DateTime - 2004:07:08 23:04:30
YCbCrPositioning - Co-Sited
Copyright -
ExifOffset - 254
FNumber - 8.70
ExposureProgram - Normal program
ISOSpeedRatings - 100
ExifVersion - 0210
DateTimeOriginal - 2004:07:08 23:04:30
DateTimeDigitized - 2004:07:08 23:04:30
ComponentsConfiguration - YCbCr
CompressedBitsPerPixel - 1.60 (bits/pixel)
ShutterSpeedValue - 1/315 seconds
ApertureValue - F 8.57
BrightnessValue - 10.01
ExposureBiasValue - 0.00
MaxApertureValue - F 3.48
MeteringMode - Multi-segment
Flash - Fired
FocalLength - 18.00 mm
FlashPixVersion - 0100
ColorSpace - sRGB
ExifImageWidth - 1600
ExifImageHeight - 1200
InteroperabilityOffset - 954
FocalPlaneXResolution - 3053
FocalPlaneYResolution - 3053
FocalPlaneResolutionUnit - Centimeter
SensingMethod - One-chip color area sensor
FileSource - DSC - Digital still camera
SceneType - A directly photographed image

Maker Note (Vendor): -
Version - 30333130
Quality - NORMAL
Sharpness - Normal
White Balance - Auto
Color saturation - Normal
Flash Mode - On
Flash Strength - 0.00
Macro - Off
Focus mode - Auto
Slow Sync. - Off
Picture Mode - Auto
Unknown - 1
Sequence mode - Off
Unknown - 0
Blur warning - No
Focus warning - No (Focus OK)
AE warning - No (AE good)

En gros, cette photo a été prise au flash ,le 08/07/04 à 23 :04 :30 (le proprio a oublié de régler la date, ou c’est un lointain touriste en goguette en Grande-Bretagne), avec un appareil Fuji FinePix2600Zoom.
Sensibilité 100 iso, diaph à 8.57, ouverture 1/315 sec.
Réglage tout automatique.
Quelques fois, le nom du propriétaire est indiqué.

« Tu vas parler, dis… »

11:19 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (2)

Big Brother is watching you.

Je vous ai déjà parlé de la toute puissance des labos pharmaceutiques, et de leur incroyable force de vente.
J’en ai encore eu un exemple hier.
Lundi dernier, au cabinet, je vois un patient hypertendu, mal équilibré par un comprimé de 50 mg de XXX.
Je lui dis qu’il faut augmenter la posologie à 100 mg par jour.
Je lui fait une ordonnance : prendre 1 comprimé de 100 mg de XXX par jour.
En la lui tendant, un doute surgit : est ce que ce dosage existe ?
Je regarde sur le Vidal 2004, je ne le trouve pas.
Il me semblait bien quand même que…

J’appelle un numéro d’information du laboratoire à Paris (indiqué à la fin de la notice du Vidal)

« Bonjour, LawrencePassmorecardiologueàAAA….
- je voudrais savoir si le XXX 100 mg existe, j’ai un doute…
- je vous passe le service compétent…
- Bonjour
- Bonjour, je voudrais savoir si le XXX 100 mg existe, je ne le trouve pas sur le Vidal 2004.
- Il existe, mais il est sorti en octobre 2004, c’est pourquoi vous ne le trouvez pas.
- Merci, au revoir
- Au revoir »

Petite précision, mon vrai nom n’est pas usuel, et ma voix nasillarde fait que mes interlocuteurs massacrent quasi-systématiquement son orthographe. Dans ce cas, je l’ai donné par politesse, et non pour qu’il soit réellement compris

Hier, je passe ma matinée au CHU.
Je rencontre la visiteuse médicale du labo qui fait XXX, une vieille copine.

« Bonjour, tiens, voilà la documentation sur le XXX 100 mg…
- Eeeeeh ??!!
- Tu as appelé le service d’information lundi, et j’ai reçu un mail pour me dire que tu recherchais de la doc sur le XXX 100 mg… »

Je suis resté coi, ils ont réussi à comprendre mon nom, et ont contacté LA visiteuse médicale dont je dépends.

Au secours, Orwell…

Leica

medium_giacometti_grande.jpgLeica a inventé la photographie argentique, cette vénérable société risque de ne pas lui survivre.

Je me suis intéressé tardivement, et brièvement à la photo (juin 2004- novembre 2004).
J’ai acheté un appareil numérique afin d’apprivoiser, et connaître les « fondamentaux » de la photo. J’ai envisagé d’acquérir un bon appareil argentique pour vivre les affres du photographe argentique : réflexion sur le cadrage, le diaphragme, le vitesse d’obturation, la lumière, et surtout l’attente du résultat. J’ai même pensé un moment développer moi-même, dans ma cave (probablement le pire endroit de la maison pour développer, à cause des poussières), avec l’aide de mon beau-frère, qui avait tâté cet art difficile dans sa jeunesse.

Après avoir un peu lu, fréquenté des fora de passionnés, et photographié en rafale, tout ce qui tombait sous mon objectif, mon enthousiasme s’est un peu atténué, et je suis passé à autre chose. J’aime toujours autant photographier en débrayant tous les programmes censés aider le photographe (autofocus et réglage du couple vitesse/diaphragme), mais je vais rester définitivement au numérique.

L’instantanéité et la qualité des photos sont telles, que l’argentique ne sera bientôt plus réservé qu’à une petite poignée d’irréductibles passionnés.

La photo est un bon reflet de la société actuelle (je n’ai pas osé dire « une bonne photographie »…). Ses caractéristiques, et tendances, sont aussi celles de notre temps :

- La recherche de la perfection systématique.
Les appareils numériques sont dotés de logiciels de pré et de post traitement, qui permettent, même pour le photographe non voyant de réaliser à coup sûr des clichés réussis : autofocus, stabilisateur d’images, flash TTL, anti yeux rouges, logiciels de filtrage, anti bouloches, anti rides, anti épis, anti tête d’enterrement….
Bientôt, ils vont sortir un AUP (Anti Ugly Person) : un filtre informatique va effacer du cliché toute personne à l’esthétique un peu douteuse. L’AUP est déjà largement utilisé dans le domaine de la publicité, et des relations publiques.
Même plus besoin de réfléchir, le « coach » qui est dans votre appareil s’occupe de tout (« prend pas la mémé, elle est moche et vieille, prend plutôt ta petite sœur… »)
Personnellement, je regrette un peu, car mon cliché favori n’aurait jamais existé avec tous ces logiciels : Giacometti traversant son atelier par Cartier-Bresson. La photo ne serait plus floue, supprimant l’évocation de mouvement, et du mimétisme entre l’artiste et son œuvre. De plus, Giacometti aurait été effacé par l’AUP (il a la cigarette au bec, c’est politiquement incorrect, et il n’est pas particulièrement beau).

- Plus, c’est mieux (« more is better »)
Soyons logiques, 8 M de pixels, c’est mieux que 5, qui est mieux que 4….
Toutes les marques exhibent à qui mieux mieux leurs millions de pixels pour attirer le chaland. Certes, c’est bien pour la définition, mais le pouvoir de résolution de l’œil humain est incapable de faire la différence à partir d’un certain nombre de pixels, sur un cliché 10x15.
C’est évidemment beaucoup plus simple, et plus économique de produire des capteurs de plus en plus miniaturisés qu’un objectif performant. Et aussi plus facile à vendre : « Huit millions » parle beaucoup mieux au grand public que « Minolta AF 75-300 mm f : 4,5-5,6 D ». Puisqu’on vous dit que c’est simple : plus c’est mieux…

Ainsi, 8 c’est mieux que 5.
25 cm mieux que 20
Bonnet C, mieux que bonnet B
4 roues motrices, mieux que 2…

- Plus pour moins d’argent
Le numérique permet de faire des milliers de photos, pour pas un centime.
C’est donc bien, car pas cher.
Même si toute création ou émotion est absente de ces clichés, même si un cliché sur 1000 est regardable.
Le plus important, c’est que çà ne coûte pas cher, et qu’on en ait beaucoup pour son argent.
Vivement l’appareil photo numérique jetable….
Vive le nivellement par le bas

- Plus cher, c’est mieux
Leica, c’est mieux car c’est plus cher, et plus élitiste.
C’est encore plus cher (environ 6500€), encore plus élitiste, donc encore mieux lorsqu’il s’agit d’un boîtier en série limitée E-X-C-L-U-S-I-V-E, habillé par un étui Hermès.
Vos photos seront beaucoup plus belles, faites par un appareil photo habillé par Hermés en cuir veau Barénia (si, si, un appareil à 6500€ ne peut faire QUE de bonnes photos, si elles sont un peu « ratées », c’est voulu, c’est de l’Art).
Vive le nivellement par le haut

- Moins votre cliché montre la réalité, plus il montre un concept, mieux c’est
N’ayez plus honte de vos clichés mal cadrés, un peu flous !
Si vous arrivez à y découvrir un concept, si possible général, c’est gagné. Même si mémé est floue, et n’a ni tête, ni bras, vous avez représenté « l’effacement progressif du rôle d’apprentissage, et de conseil des seniors dans notre société moderne post soixante-huitarde »
Ca mérite une expo à la FNAC.



Je pense que l’on pourrait trouver d’autres exemples, mais je vous laisse le soin de poursuivre la liste.

09:51 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (0)

22/02/2005

Elsamere

medium_elsamere_naivasha.jpgElsamere est un Paradis sur terre.
Mais, est-ce vraiment sur Terre ?

La propriété est lovée au sein d’une forêt d’acacias, sur les berges du lac Naivasha. Nous y arrivons après plusieurs heures harassantes de 4x4, lors de notre premier safari au Kenya, en 2000. Les épineux, et le lac diffusent une fraîcheur inespérée dans la vallée du Rift, ou semblent se concentrer tous les rayons du soleil.
Cette ancienne résidence du couple Adamson, qui a dédié sa vie à la préservation de la faune sauvage africaine est encore imprégnée de leur présence. Sally et moi sommes accueillis par notre hôte, un anglais rondouillard, jovial, en chemise et bermuda colonial.
Sur les bords du lac, vivent des hippopotames, et de grands colobes noirs et blancs semi sauvages.
Il n’y a qu’une poignée de chambres dans ce domaine, et nous nous retrouvons tous, le soir autour d’une table d’hôtes, à savourer un velouté de cressons, en plein milieu de l’Afrique.
Notre hôte nous prévient : même si nous entendons des bruits étranges dans la nuit, nous ne devons sortir, ni allumer la chambre, sous aucun prétexte.
Arrivée dans la chambre, nous, je devrais dire je, chassons les quelques araignées qui s’étaient installées avant nous. Ces bestioles, bien qu’africaines, ne sont pas de grande taille, mais suffisamment pour crisser lorsque je les écrase avec une basket de Sally.
Sally est pré syncopale, elle a une peur phobique des araignées, et a quasiment sauté en marche de sa voiture en trouvant une araignée millimétrique, accrochée au rétroviseur interne.
Après 45 minutes de chasse et d’exploration, nous nous couchons. Aux environs de minuit, nous entendons un mâchonnement continu, et nous découvrons, derrière la baie vitrée, à 3-4 mètres, une maman hippopotame, et ses petits en train de brouter l’herbe devant la chambre.
Le lendemain, nous repartons le cœur serré.

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Le buffle

medium_bufflesgd.jpgNous faisions un safari photo au Kenya début 2001 (ça commence bien, ça en jette plus que de dire : « Nous faisions un safari photo à Touari », mais Sally, puis moi avons été atteints par le virus de l’Afrique).
Donc, nous faisions un safari photo au Kenya (vous pouvez prendre un accent parisien arrogant, quand vous lisez ces lignes, l’auteur assume).
Nous avions un guide français, installé à Nairobi depuis 7 ans, et un cuistot kenyan. En Land-Rover, nous avons parcouru et campé tous les quatre dans 3 ou 4 parcs nationaux sur une durée de 10-15 jours.
Ahhh, le camping parmi les bêtes sauvages….
Les « spots » de camping ne sont absolument pas séparés des animaux, ils sont simplement situés dans des zones, ou ils ne vont pas (ou moins souvent….).
Tous les matins, à 6h00-6h30, John, le cuistot nous préparait une petite collation, avant de prendre le 4x4 pour observer les animaux « à la fraîche » : thé ou café, cookies.
Une nuit, comme toutes les nuits, Sally me réveille. D’habitude, elle sort de la tente pour pisser, et me réveille pour que je l’éclaire avec une lampe torche (jusque ou nous conduit l’amour..).
Mais cette fois elle a l’air inquiète.
« Tu entends ?
- Uhhhhm, quoi ?

Un gros bruit dehors, genre ruminement et masticage surgit non loin de nous.

- Va voir dehors…

Je pointe le nez dehors avec ma lampe Varta, à cinquante mètres à gauche et en arrière de l’entrée de notre tente, broute un énorme buffle plus sombre que la nuit africaine.

- C’est quoi ?

Pour ceux qui n’ont de la faune africaine, qu’une vague idée, la pire des rencontres que l’on puisse faire dans la Savane, si l’on est à pied (c’est bien évidemment strictement déconseillé par les « rangers ») n’est pas un fauve, mais un buffle. Leur charge, aussi imprévisible que soudaine laisse rarement la vie sauve.

- Un gros buffle solitaire
- Il nous a vu ?
- Uhmmm, je ne lui ai pas demandé, mais restons dans la tente, et tout ira bien.

Sally a du sauter son pipi nocturne, et nous avons eu une nuit au sommeil agité et entrecoupé par les ruminements de notre visiteur.
Après un temps incertain :
- Quelle heure est-il ?
- Uhmmm, 6h30, je crois (ma montre était alors une swatch, un peu « mode », c'est-à-dire sans graduation, et quasi incapable de donner une heure certaine).
- Le buffle est toujours là ?
- Non, parti, il y a longtemps
- Je suis affamée
- Moi aussi
- John a peut-être oublié de se réveiller ?
- C’est curieux….
- Va le réveiller
- Ca va pas !?, vas-y toi-même
- Non, toi...

Je ne me voyais pas du tout réveiller ce pauvre cuistot, et ainsi lui montrer qu’il a failli dans son travail. J’imaginais trop les petits blancs agir ainsi, et finalement, Sally aussi.

- J’ai toujours faim, je vais aller préparer le thé moi-même
- Tu es folle, il fait encore nuit, et tu vas réveiller tout le monde en fouillant dans les malles
- C’est quelle heure ?
- Uhmm, tu vas rire, je crois que je me suis trompé, il est 3h30…. »

Nous avons terminé la nuit affamés, mais avons beaucoup ri en nous imaginant, Sally et moi secouer le cuistot à 3h30 du matin « Wake up, John, it’s tea time !!!! ».
Il nous aurait pris pour des blancs complètement fous.

17:55 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (1)