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29/08/2005
Mon rêve familier.
Je caresse doucement le dos de Guillaume, couché sur le ventre de sa mère, en le berçant de mots tendres.
Soudain, j’entends, très loin, mais distinctement un « Mais qu’est-ce que tu fais ?? ».
J’ouvre les yeux.
Ma main gauche caresse en effet le ventre de Sally, interloquée, mais point de Guillaume.
En ce début de mois de juillet, il est chez sa grand-mère depuis une dizaine de jours.
Je pense qu’il devait me manquer !
10:18 Publié dans ma vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (2)
28/08/2005
Cache-cache dans la Jungle.
Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler d’un livre pour enfants:
« Cache-cache dans la jungle » de Lucy Cousins.
L’auteur est la créatrice de la célèbre « Mimi » la souris.
Enfin célèbre…
Si et seulement si vous avez des enfants de moins de cinq ans, et si, comme moi, vous pouvez parfois regarder avec eux « Debout les Zouzous » sur France 5, le matin.
Je n’ai pas regardé la TV avec Guillaume depuis assez longtemps, donc je ne sais pas si « Mimi » passe toujours.
Mais l’univers de Lucy Cousins est particulièrement coloré et gai, aussi bien chez une petite souris, qu’au plus profond de la jungle.
Car, en fait, le livre raconte une partie de cache –cache entre Maman Jojo et Bébé Jazzy.
Les pages sont trouées, et ont la forme de la flore colorée, issue de l’imagination de l’auteur.
En feuilletant le livre (une quinzaine de pages) avec Guillaume, nous participons donc directement à la partie, en essayant de deviner si les yeux aperçus au travers des petits trous de la page appartiennent ou non à bébé Jazzy, décidemment bien caché.
Le livre peut être lu (surtout raconté, en fait) de différente façons (on peut suivre linéairement l’histoire, essayer de deviner quel animal va apparaître au coin de la page, faire apprendre le nom des animaux…).
Mais bon, ne recherchez toutefois pas de sens caché sur la liaison de Marie Madeleine et de Jésus, dans ce livre, qui reste essentiellement destiné aux 3-5 ans.
La production littéraire enfantine est tellement vaste, et pourtant si décevante, que ce type d’ouvrage me semble être à mettre entre toutes le mains !
Plus d'infos ici .
19:15 Publié dans Livres | Lien permanent | Commentaires (0)
25/08/2005
Combien je vous dois Docteur ? Euuuuuhhhh….
Je vous avais déjà parlé de la nouvelle convention ici .
Bon, au bout de 4 mois, les choses sont toujours aussi peu claires. Ce qui me rassure, c’est que je ne suis pas le seul, comme en témoignent les fax de notre syndicat.
J’ai vu, en urgence, un patient d’un de mes associés aujourd’hui. Il est en ALD (affection longue durée) et vient me voir de lui-même, sans passer par son généraliste (c’est l’immense majorité des patients cardiaques).
Combien je vous dois, Docteur ?
Euuuuuuh…
Un codage ancienne version aurait donné cela : CS+K6.5+MPC, soit 38.07 euros.
CS, c’est la consultation, K6.5, la cotation pour l’ECG.
Je n’ai jamais trop compris ce qu’est exactement la MPC (« Majoration Provisoire Clinicien »), en gros, une majoration réservée aux médecins spécialistes. Le « provisoire » dure depuis de nombreuses années.
Que devrait être le codage « nouvelle version » (dans le cadre du parcours de soins) ?
A priori : CS+K6.5+MPC+MCS, soit 39.48 euros.
La MCS est dite « Majoration de Coordination Spécialiste »
A priori, car j’ai considéré que le patient, étant en ALD. Je n'ai pas inséré de code coordination, car je ne sais pas comment cela marche.
Mais aurais-je pu coter en « hors parcours » ?
C'est-à-dire HCS+K6.5+LPC, soit je ne sais pas combien.
Ou aurais-je pu le coter en « consultation d’urgence » au sein du parcours de soin.
Soit : MTU+ CS+K6.5+MPC, soit là aussi, je ne sais combien (est-ce comme cela qu'on utilise le "MTU" ?).
Je suis probablement assez réfractaire aux nouveautés, mais je n'ai trouvé personne, je dis bien personne qui ait compris, et sache m'expliquer. Avec mon compère de toujours, nous avons contacté la sécu. Ils nous ont adressé à la personne qui gère spécifiquement la nouvelle convention. Nous n'en avons pas cru nos oreilles, mais elle est encore plus perdue que nous.
Au secours...
Bon accrochez vous, mais les cotations des actes vont changer le 15 septembre, après une période transitoire de 15 jours.
Ainsi, l’antique, mais connu de tous les cardiologues, K6.5 va être remplacé par le mystérieux, exotique et non mémorisable DEQP003.
Vivement mon premier CS+ DEQP003+MPC+MCS ! (40.07 euros).
???????????????????????????
Mais au nom de Dieu, qui a pondu un tel merdier ???
19:59 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (5)
24/08/2005
Les vieux.
Un couple vient de se séparer avec pertes et fracas à la clinique.
Madame, âgée de 73 ans, séjournant actuellement dans notre établissement a eu une violente dispute avec son mari cet après-midi. Il a claqué la porte en lui jetant au visage qu’il la quittait.
Au bout de combien d’années de vie commune ?
Cet épisode m’en a rappelé un autre, encore plus dramatique, quoique burlesque.
Je crois que j’étais externe au pavillon A (les urgences chirurgicales) de l’Hôpital Edouard Herriot quand les pompiers nous ont emmené un couple très, très âgé.
Et assez mal en point.
La femme, octogénaire avait tout l’avant bras droit lardé de longues et profondes blessures effilées. Certaines blessures allaient jusqu’à l’os, ce qui n’était pas étonnant, étant donné sa faible masse musculaire. Son mari, octo ou nonagénaire était rentré dans une rage folle, et avait voulu la défigurer avec son rasoir coupe-chou ancestral lui aussi. La pauvre femme n’avait pu que se protéger en interposant son bras. Elle s’était défendu en cassant une bouteille de bière sur la tête de son mari, qui était dans le box d’à côté pour trauma crânien. Pendant que le senior la suturait, je suis allé voir la bête fauve. Il était assis, l’air abattu, son menton reposant sur ses mains appuyées sur sa canne. Hormis les tâches de sang sur sa chemise, et son pantalon de velours, rien ne pouvait laisser penser qu’une telle fureur pouvait surgir de ce petit papi assagi.
La cause d’un tel déchaînement de violence ?
Il la soupçonnait de le tromper avec le boucher du quartier, lorsqu'elle allait acheter la viande.
*******************
Les vieux
Paroles et Musique: J. Brel/G. Jouannest 1964Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux
Même riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un cœur pour deux
Chez eux ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan
Que l'on vive à Paris on vit tous en province quand on vit trop longtemps
Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lézarde quand ils parlent d'hier
Et d'avoir trop pleuré que des larmes encore leur perlent aux paupières
Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit : je vous attends
Les vieux ne rêvent plus, leurs livres s'ensommeillent, leurs pianos sont fermés
Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter
Les vieux ne bougent plus leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit
Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit
Et s'ils sortent encore bras dessus bras dessous tout habillés de raide
C'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux, l'enterrement d'une plus laide
Et le temps d'un sanglot, oublier toute une heure la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend
Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent par la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer
Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin
Traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin
Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit : je t'attends
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend
Image trouvée ici.
19:48 Publié dans Mon passé | Lien permanent | Commentaires (2)
23/08/2005
Les personnes âgées sont-elles des patients comme les autres ?
Les personnes âgées sont-elles des patients comme les autres ?
Bien sûr, a-t-on envie de répondre.
Pas si simple que cela en fait.
Première question, qu’est-ce qu’une personne âgée ?
Dans nos pays développés, dans la plupart des études cliniques, on s’accorde à fixer la limite à 70-75 ans.
Mais à vrai dire, il n’existe pas de borne fixe.
Disons qu’à partir de 70-75 ans, le métabolisme est assez modifié pour avoir une influence notamment sur les effets des médicaments pris (ce que l’on pourrait appeler « pharmacogériatrie »).
Petit rappel, pour toujours avoir ceci en mémoire, la durée de vie moyenne actuelle en Tanzanie est de 45.24 ans.
Donc comment traiter les personnes âgées ?
Bien, quelle question, comme les autres, en suivant les études cliniques, et les recommandations des sociétés savantes !
Encore une fois, pas si simple que cela.
Primo, car les buts thérapeutiques ne sont pas les mêmes.
Chez la personne âgée, le but principal est d’assurer une qualité de vie optimale, vient ensuite seulement de la prolonger.
Il faut souvent faire un choix en cardio : instaurer des médicaments potentiellement dangereux, mais permettant de prolonger la vie (et aussi la qualité de vie, par exemple IEC et bêtabloquants dans l’insuffisance cardiaque), ou assurer un confort de vie en instaurant un traitement par diurétique simple, assez peu dangereux (qui peut aussi devenir délétère si l’on ne surveille pas !).
J’ai vu assez de syncopes traumatiques sous bêtabloquants, ou d’insuffisances rénales aiguës sous IEC chez des patients âgés, voire très âgés pour être très prudent sur leur prescription systématique.
Secundo, les études dont nous parlons, sont-elles adaptées à des personnes âgées ?
Et bien non, la plupart du temps, l’âge moyen des études est autour de 50-55 ans.
Par exemple, la population de « CHARM-preserved » (Lancet 2003), une étude menée spécifiquement sur une pathologie touchant des patients âgés et très âgés, est de …
67 ans.
C’est mieux que la plupart des études, mais encore loin de ce qui se passe dans la vie réelle.
Autre problème que celui de l’âge, celui des maladies associées, les fameuses « comorbidités ».
Beaucoup d’entre elles sont des critères d’exclusion pour des patients potentiellement « incluables » dans des études cliniques.
Ainsi, prenons « MERIT-HF » (Lancet 1999), une des études fondatrices dans le traitement de l’insuffisance cardiaque.
Seuls 13% d’une population de 20388 patients insuffisants cardiaques pris au hasard dans une immense base de donnée aux EU, et âgés de plus de 64 ans (âge moyen de 78 ans) correspondent aux critères d’inclusion de l’étude (FA Masoudi. Am Heart J 2003).
Autrement dit, cette étude, encore une fois fondatrice, ne concerne que 13% des patients insuffisants cardiaques, âgés de plus de 64 ans.
Enfin, vient le problème de la polymédicamentation des personnes âgées.
Le risque d’interaction augmente avec le nombre de médicaments pris par jour, et atteint 10% avec 6-10 molécules, et dépasse 50% avec plus de 16 (Sources CREDES et PAQUID)
Seize comprimés différents, c’est énorme me direz-vous.
Lisez l’ordonnance de votre grand-mère/grand-père et vous serez surpris.
J’ai ressorti et résumé ce cours, que je faisais l’an dernier aux médecin généralistes dans le cadre de la formation médicale continue à la suite de la parution d’un article dans le dernier JAMA (Boyd CM, Darer J, Boult C, et al. Clinical practice guidelines and quality of care for older patients with multiple comorbid diseases. JAMA 2005; 294:716-724.)
Les auteurs s’interrogent sur la validité de études cliniques, et des recommandations de pratique médicale chez les personnes âgées.
Ils donnent un exemple virtuel frappant.
Soit un homme de 79 ans ayant les pathologies suivantes, toutes de gravité modérée :
Ostéoporose, osteoarthrite, diabète de type 2, bronchite chronique, et HTA.
Selon les recommandations actuelles (aux Etats-Unis), il faudrait :
- Prendre 12 traitements différents, avec 19 prises médicamenteuses, réparties en 5 fois sur 24 heures.
- Il faudrait qu’il fasse un peu d’exercice avec des poids pour son ostéoporose, mais cela est interdit par ailleurs si son diabète est compliqué par une neuropathie périphérique.
Douze traitements différents, représentent environ 30% de risque d’interactions médicamenteuses significatives.
Plus on avance, plus c’est complexe de soigner les gens….
Comme d’habitude, l’étude du JAMA est citée ici.
10:00 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (2)
22/08/2005
Monsieur, Madame et leur chien.
Aujourd’hui, j’ai reçu un couple de patients très comme il faut, et leur chien.
Ils rentrent dans le cabinet avec un petit chien mâle à poils ras dont je n’arrive pas à identifier la race (ma mère n’a jamais eu comme chiens que des bergers allemands, et dernièrement un grand Schnauzer).
C’est inhabituel de faire rentrer un chien dans un cabinet médical, mais bon, j’ai déjà vu tellement de choses plus bizarres.
Le scanner se met en marche tout de suite, je les scrute du coin de l’oeil pendant que je m’installe à mon bureau : Monsieur est fatigué avec des vêtements chiffonnés,Madame est une blonde colorée bien pomponnée, différence d’âge importante (70 ans pour le monsieur, 45 pour la dame, 2-5 pour le chien), niveau socio-économique élevé (je pense que Madame n’est pas la première épouse de Monsieur).
«
- Qu’est ce qui vous arrive ? (question initiale rituelle, peut-être lointaine référence à la « Noiraude » de mon enfance).
Elle prend immédiatement la parole :
- Gérald (j’avais raison pour le niveau socio économique) a eu des douleurs à la poitrine toute la nuit.
Le monsieur fait un geste de compression de la poitrine.
(Une lampe rouge d’alarme s’allume dans le coin de mon cerveau : danger++++)
Elle poursuit :
- Nous avons fait des manœuvres de cohérence cardiaque durant environ 10 minutes…
- Ehhhh ??? (j’avoue que j’écoutais d’une oreille, encore inquiet de cette histoire d’oppression thoracique nocturne. J’ai même pensé qu’elle lui avait fait un massage cardiaque, mais qu’elle appelait ceci comme cela !).
- Des manœuvres de cohérence cardiaque…
- C’est quoi ?
- La cohérence cardiaque, dans le livre de David Servan-Schreiber.
- Oulààààà, d’accoooooord. Qu’est ce que vous avez fait comme métier? (à Monsieur)
- J’étais chef d’entreprise. (bingo)
- Et c’est la première fois que vous avez mal comme cela ?
- Oui, ça a été très brutal
Elle prend la parole.
- Voyez-vous, Gérald et moi avons eu beaucoup de soucis, nous venons de vendre notre propriété dans le Luberon. Les premiers acheteurs, anglais se sont désistés. Ce sont finalement des danois qui ont acheté.
- Je comprends parfaitement….
Le reste de l’interrogatoire est sans particularité, l’ECG ne montre pas ce que je craignais tant, un infarctus hors délai. Par contre à l’écho, je trouve une petite lame d’épanchement péricardique. En y regardant de plus près, l’ECG comporte un petit sous-décalage PQ (pathognomonique de la péricardite aiguë).
Bref, je suis un petit peu soulagé, je me détends.
J’explique la maladie et le traitement, et nous nous dirigeons vers la sortie, eux et moi soulagés.
Je regarde de plus près le chien, son pelage gris est cranté, cela donne la curieuse impression qu’il porte une carapace de Tatou.
«
- C’est très joli, ce crantage sur votre chien.
- Vous trouvez ? (la bouche ouverte, les yeux pétillants)
- C’est moi qui l’ai fait ; ça m’a pris, un jour.
- Vous avez mis combien de temps ?
- Que quelques minutes, mais vous allez voir, je l’ai aussi fait à Gérald ! (nooooon !!??)
Et elle me montre la tête grisonnante de Gérald, qui comporte en effet un discret mais indiscutable crantage.
- Mais vous crantez tous les mâles de votre entourage ! »
Elle glousse, en me tendant la main.
Gérald reste impavide.
21:40 Publié dans Des patients... | Lien permanent | Commentaires (2)
MSN messenger breakdown
Comme je n'ai pas beaucoup d'inspiration ce soir, je vous offre ce petit extrait d'une conversation via MSN messenger. Je discutais avec LL, distingué externe, au blog malheureusement défunt.
Nous étions particulièrement en verve...
"
LP dit :
salut
LP dit :
en forme?
·#LL·0 dit :
salut !
·#LL·0 dit :
ouep la forme
·#LL·0 dit :
et toi Monsieur l'ex CCA
LP dit :
le moral va mieux?
LP dit :
ça va...
·#LL·0 dit :
je pète pas la joie
·#LL·0 dit :
ms ça roule
·#LL·0 dit :
y a un truc qui clocche?
LP dit :
pourquoi?
·#LL·0 dit :
ché pas c'était pas un "ça va" franc
·#LL·0 dit :
les "..."
LP dit :
ahhhh
LP dit :
non, pas de problème, mais j'avais prévu d'aller à la Fondation Maeght aujourd'hui
LP dit :
et finalement, j'ai lézardé chez moi
·#LL·0 dit :
je parie que c'est une fondation qui a un rapport de près ou de loin avec l'art
LP dit :
mais j'ai refait totalement mon blog
LP dit :
oui
·#LL·0 dit :
vais jeter un oeil
·#LL·0 dit :
c'est normal que je ne vois pas l'arrière plan avec le tracé ecg?
LP dit :
tu vois rien?
·#LL·0 dit :
non
LP dit :
y a pourtant!!
·#LL·0 dit :
y a juste l'unique colonne que je vois
·#LL·0 dit :
avec le texte
·#LL·0 dit :
qui a la meme largeur qu'avant
LP dit :
oui, j'ai pas changé
LP dit :
l'ECG est bleuté, très discret
LP dit :
sinon ca gène la lecture
·#LL·0 dit :
je t'assure je vois rien
LP dit :
il est donc TRES discret
LP dit :
lol
·#LL·0 dit :
lol
LP dit :
ou bien tu ne vois pas le bleu...
·#LL·0 dit :
attend je t'envoie le screen shot
LP dit :
tu arrives à lire cette phrase?
·#LL·0 dit :
t'as écris koi?
jean marie dit :
lololololol
·#LL·0 dit :
mon pc rame..
LP dit :
il n'affiche pas le bleu
LP dit :
ouarffff
LP dit :
on pourrait presque envoyer ce dialogue à Agapi!
... "
20:45 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (0)
21/08/2005
Changement de bannière
Comme j'ai du temps devant moi aujourd'hui (femme et enfants au loin), j'ai modifié l'apparence de mon blog:
- Passage à une colonne pour donner plus de place au texte.
- Modification de couleur de l'arrière plan (un joli tracé ECG!).
- Changement de bannière, que j'ai rendue un peu plus "personnelle".
J'espère que vous aimerez la nouvelle forme de "Grange Blanche", le fond restera le même, pour le meilleur ou le pire.
Cordialement.
PS: Merci à l'excellentissime "Bouge ton blog", d'où, comme beaucoup, je tire les idées pour améliorer l'apparence de mon blog.
PPS: Merci aussi pour les "trucs et astuces" trouvés ce blog, dont je n'ai pas réussi à trouver le nom de l'auteur.
17:15 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)
20/08/2005
Comment devenir CCA?
Finalement, je vais en parler aujourd’hui.
Vaste question en fait.
Tout d’abord, CCA est le sigle de Chef de Clinique [des Universités] Assistant [des Hôpitaux]. Un sigle, deux fonctions distinctes : soigner à l’Hôpital, et enseigner à la Faculté.
Un CCA/ancien CCA ne peut être qu’un spécialiste. Ce titre n’existe pas pour la médecine générale (qui sait, peut-être qu’un jour...).
Le poste de CCA est normalement un tremplin pour une carrière hospitalo-universitaire, dont le but ultime est l’agrégation (le professorat) et la chefferie de Service.
Mais il faut bien dire ce qui est, l’immense majorité des CCA n’a absolument aucune envie de faire carrière.
Ils approfondissent la spécialité (c’est obligatoire en chirurgie), et attendent la fin de leur clinicat pour s’installer en libéral (c’est ce que j’ai fait).
L’assistanat dure 2 ans, renouvelable une fois pour ceux qui restent.
Un assistanat donne la possibilité de s’installer en secteur 2, ou les honoraires demandés sont habituellement plus importants qu’en secteur 1 (j’ai pourtant choisi le secteur 1 mais pour des raisons plus complexes).
Enfin, en général, cela fait toujours bien de mettre « ancien Assistant - Chef de Clinique » sur sa plaque (c’est ce que je me suis empressé de faire).
Mais encore une fois, pour les spécialités médicales, il n’est pas du tout obligatoire d’avoir été CCA pour s’installer. Surtout, le fait d’avoir été CCA ne fait pas forcément de vous un meilleur médecin que quelqu’un qui ne l’a pas été.
Jusqu’à l’internat inclus, nous choisissons d’aller travailler dans tel ou tel service.
La règle est générale, hormis ici et là quelques exceptions (stage « obligatoires »…).
L’assistanat, c’est différent.
Le chef de service, et lui seul peut nommer un CCA.
Donc, il faut qu’un chef de service vous choisisse.
C’est aussi simple que cela.
Enfin presque….
Il faut d’abord faire sa demande. Ceux qui lisent ce blog depuis longtemps peuvent imaginer que, pour moi, cela a été toute une histoire. Mon co-interne m’a littéralement poussé dans le bureau de mon patron pour que je me décide.
Il faut bien évidemment avoir des atomes crochus avec lui, pour que vous ayez une chance d’être choisi.
Il faut aussi choisir le « bon cheval », surtout dans un service ou le patron est en instance de départ, et que ses agrégés se dévorent les entrailles pour lui succéder.
En général, la réponse tant attendue est très évasive, car il faut prévoir 2, 4 ans voire plus à l’avance.
En effet, sauf exception, on récupère le poste de quelqu’un d’autre, qui peut donc renouveler son assistanat une fois. Pour compliquer les choses, on exige de plus en plus des futurs hospitaliers de partir 1 an à l’étranger (aux EU, le plus souvent). Donc chaque service a un parfois deux « satellites » à l’étranger, et à qui il va bien falloir trouver un poste ensuite.
Enfin, il y a tous les autres, de la même promo que vous, qui veulent vous ravir votre poste, celui auquel vous avez droit (« mon boulot de dans deux ans »). Là, ce n’est pas simple, les coups bas sont autorisés, en dessous de la ceinture si possible.
Bref, le plus souvent, on ne sait jamais si la place est acquise ou non, jusqu’aux derniers mois avant son hypothétique prise de fonction.
J’ai attendu mon poste 12 mois (6 mois de post-internat, 5 mois à Paris, 1 mois à glander), ce qui est la moyenne actuellement.
Enfin, Paris et ma ville universitaire ont des habitudes radicalement différentes (j’avoue ne pas connaître comment cela se passe ailleurs, notamment à Lyon).
En effet, ici, le nombre de choix successifs dans le même service n’est pas limité. En gros, on appartenait à une « chapelle » de cardiologie, en y faisant tout son internat puis son assistanat.
Ainsi, sur mes 8 choix de cardio (hors celui de réanimation chirurgicale), j’en ai fait 5 dans le même service, quasi successivement. Donc, je savais que si la conjonction des planètes m’était favorable, j’aurais toutes les chances d’y faire mon assistanat, d’autant plus que le patron n’avait qu’un seul dauphin.
A Paris, il est interdit de faire des choix successifs. Donc, tous les internes, dès que leur choix est sur le point de finir, font une demande de poste de CCA à chaque patron.
Ce n’est pas sans poser des problèmes, par exemple quand plusieurs patrons disent oui !
Par ailleurs, ils ne reculent devant rien pour "fixer" un candidat, faute d'autre prétendant, par exemple en leur poposant des postes un peu "foireux".
Bref, je n’envie pas du tout la vie des internes parisiens, perpétuels quémandeurs.
« Vous auriez pas un p’tit poste ? A vot’ bon cœur ».
20:15 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (3)
Buletins de paye
A priori, aucun bulletin de paye n’est particulièrement inducteur de rêverie, ou de remémoration.
Mais aujourd’hui, jour post garde, je suis suffisamment encotonné pour tenter l’expérience.
J’ai retrouvé en faisant mes comptes, d’anciens bulletins, qui m’ont permis de planter quelques bornes, comme Emmanuel Conte au début de « Malevil ».
La première borne se signale par un « non bulletin ».
J’ai en effet perdu mes deux fiches de paye d’ASH (Agent de Service Hospitalier), en été…
Je ne sais plus.
1995, peut-être.
Bien que n’ayant nul besoin d’argent, j’avais demandé aux Hospices Civils de Lyon à effectuer un remplacement de deux mois d’ASH à L’Hôpital Edouard Herriot (toujours le même, il revient à intervalles réguliers dans ma vie…).
Les HCL, bonnes filles, accordaient larga manu ces postes temporaires aux étudiants en médecine, qui en faisait la demande.
L’ASH est le dernier maillon d’un service hospitalier, technicien de surface, coursier, brancardier parfois, il est polyvalent.
Ces deux mois m’ont plus appris sur l’Hôpital que les 10 ans suivants.
L’organisation pyramidale, les gens « d’en haut », les gens « d’en bas », les codes à respecter (« surtout, pas de zèle », « chacun paye son café et nettoie sa tasse »…), les petits et gros soucis de personnes n’étant pas nés comme moi, avec une petite cuillère en argent dans la bouche.
J’y ai appris à faire un lit (bien difficilement), car je n’avais pas ma nounou ardéchoise pour le faire. Il fallait faire vite et bien, surtout en fonction du nombre d’entrants et de sortants.
Je me suis aussi rendu compte de la gaucherie que l’on peut avoir à 22-23 ans pour des actes d’allure simplissime, par rapport à de vieux routiers expérimentés.
J’ai eu un aperçu sur le syndicalisme, la vie des antillais en Métropole…
J’ai découvert combien on a envie de sauter à la gorge d’un médecin, quand celui-ci marche sur le sol que l’on vient de nettoyer (d’un autre côté, j’étais pas très intelligent, ayant mouillé toute la largeur du couloir, et non la moitié, comme il se doit…).
J’ai aussi appris à préparer un mort avant son dernier voyage hospitalier vers la morgue (ça m’a servi bien plus tard).
Deuxième borne : Septembre 1997, mon dernier bulletin de salaire d’externe.
Au sommet de la hiérarchie externale, il culminait à 1203.04 francs (je n‘avais pas fait de garde ce quadrimestre).
Pendant les trois premières années de médecine, zéro, puis 900-1300 francs par mois pendant les trois années suivantes (l'externat). Puis ensuite, l'internat.
Un seul mot me revient à l’esprit aujourd’hui en relisant cette dernière fiche de paye de mon externat: ENFIN, c’est fini!
Troisième borne : novembre 1997, mon premier salaire d’interne : 7150.62 francs.
Impressions mitigées : une immense peur, quasi incontrôlable avant de débuter, surtout quand j’ai rencontré mon premier patron pour la première fois dans son bureau, un soir :
"J’ai très peur de faire des gardes
- Tu vois, si tu n’avais pas peur, ce serait inquiétant, tu vois…"
Facile à dire…
Indissociable de cette peur, l’immense fierté de faire enfin partie de cette « élite », dont me parlait ma mère depuis mon enfance (« quand j’ai rencontré ton père, il était externe, puis il a réussi son Internat... »). Cet examen est tellement mythique dans mon esprit, que je n’ai jamais réussi à l’écrire autrement qu’avec une majuscule. Petit, je feuilletais le livre recensant toutes les promos d’internes des Hôpitaux de Lyon depuis le XIX (avec les photos de promos pour les dernières).
Seule petite ombre, je ne serai jamais Interne des Hôpitaux de Lyon (IHL), le Graal, sauf pour les parisiens, bien sûr…
Qu’importe (j’ai quand même mis 4 ans pour arriver à le dire en le pensant vraiment).
Pour mémoire, et pour information pour les externes/jeunes internes, j’ai terminé à 2017.96 euros pour mon dernier mois d’interne en avril 2002 (avec 5 gardes quand même).
C'est aussi une date importante, puisqu'il s'agit de la fin officielle de mes études médicales (avril 2002, date de la Thèse, et du DES). Durée totale: 12 ans (octobre ou novembre 1990-avril 2002).
Quatrième borne : mai 2002 : attaché aux Hôpitaux de Paris, 2643.83 euros.
Financièrement, ça va beaucoup mieux, le titre est ronflant, mais sans aucune valeur. D’autant plus que j’étais rattaché au service de biophysique (je faisais des épreuves d’effort en médecine nucléaire). Bien entendu, j’étais autant « attaché en biophysique », qu’astronaute. Mais bon, c’était le seul moyen de me payer, le service de cardio n’ayant aucune vacation à fournir.
J’ai déjà parlé de cette période, pas grand-chose à rajouter.
Cinquième borne : novembre 2002 : première paye d’Assistant des Hôpitaux (1142.51 euros) et Chef de clinique à la Faculté (1308.31 euros).
Un seul mot là aussi : ENFIN
Que du bonheur, j’ai retrouvé Sally et Guillaume après 5 mois parisiens, et j’ai atteint mon but professionnel (je raconterai un jour la course pour avoir un poste de « CCA »). Je ne visais pas plus haut comme carrière hospitalière.
Deux ans d’aisance financière, et surtout sans aucun soucis métaphysique (le bachelier se demande si il va être étudiant en médecine, l’externe se demande si il sera interne –ou et en quoi-, l’interne se demande si il sera CCA…). A cette époque, pour la première fois, je ne me demandais plus rien depuis bien, bien longtemps.
Depuis novembre 2004, je suis multi casquettes : praticien attaché aux Hôpitaux (cardiologie et médecin vasculaire), cardiologue/médecin vasculaire libéral, réanimateur nocturne en chirurgie cardiaque, et médecin rééducateur.
Bref, pour l’instant ça roule.
Pourvu que cela dure.
Ce que je tire de cette remémoration ?
Le parcours est long, semé d’embûches, et finalement assez incertain.
L’aisance financière vient finalement assez tardivement (si l’on compte en salaire horaire, on frôle le ridicule), il faut donc avoir les reins assez solides.
Mais, jamais je n’aurais pu faire autre chose.
Ce métier, et ses études font autant parti de moi que mon cœur ou mon foie.
Je ne crois pas en Dieu, mais en mon métier.
16:25 Publié dans Mon passé | Lien permanent | Commentaires (7)