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27/10/2007
Le conseiller financier (suite).
En avril dernier j’avais rencontré celui qui est actuellement mon conseiller financier à La Banque Postale.
Je vous rappelle un peu le concept de cet établissement fascinant.
Au début il y avait le courrier recommandé ou non, les CCP, les formulaires avec papier carbone incorporé, des fonctionnaires de la Poste derrière leurs hygiaphones et des files d’attente devant.
Puis la Poste, alléchée par le « livret A » a décidé de développer sa gamme financière.
Chaque bureau de Poste, qu’il soit Haussmannien immense ou minuscule de type architecture collectiviste des années 50-70 a tenté d’isoler des espaces pour permettre au conseiller financier de travailler, certes les genoux repliés (tout comme l’usager venu le voir), mais en toute confidentialité
Des cloisons ont donc proliféré au sein de nos antiques et parfois exigus bureaux de Poste. Détail qui a son importance : les portes se doivent de s’ouvrir à l’intérieur afin qu’il soit nécessaire de se lever à chaque fois que quelqu’un les ouvre (le rendez-vous suivant, un collègue de travail qui veut en griller une, ou un papy sourd et non francophone qui cherche les toilettes en urgence).
Bon, pour la confidentialité, au début, ce n’était pas ça. En effet, les files devant les guichets n’ont fait que contourner ces nouveaux obstacles comme un filet d’eau contourne un gros caillou. Et vu l’épaisseur des cloisons, il n’était pas impossible de pouvoir discerner que le pourtant respectable voisin du cinquième venait juste de souscrire un contrat d’assurance vie de 50000 francs au profit de la jeune et avenante coiffeuse de sa femme qui le devenait de moins en moins avec le temps.
Puis le pole financier de la Poste est devenu « La Banque Postale », les usagers sont devenus des clients.
Pourtant, au début rien n’a changé, comme le rappelle donc ma note de mai dernier.
Confidentialité douteuse, genoux pliés, file d’attente parfois agressive (« non, non, je n’essaye pas de vous passer devant, je vais voir mon conseiller financier…. »), tout était identique.
Même le conseiller était à l’avenant : absent, injoignable, en maladie, aspect « grunge », désagréable, au choix (j’ai tout connu).
Ce mercredi j’ai donc eu un choc en allant voir mon conseiller (catégorie grunge).
Au début, un bureau de Poste banal.
Puis un couloir qui donne sur un espace tout neuf, à part, uniquement dédié au secteur bancaire.
Le bureau où me reçoit mon interlocuteur est immense (au moins 4 fois la surface des cagibis d’avant) et chose effarante, son ordinateur marche.
Lui-même a changé : costume et veste sombres. Seule concession au passé : il a gardé son collier ethnique.
On discute.
Je suis venu pour un point précis mais celui-ci réglé, la conversation dévie sur l’univers immense et trouble de la défiscalisation.
Il dégaine son arsenal : SCPI de Robien, FCPI, SOFICA, diagnostic patrimonial…
Il me conseille pour échapper à la fiscalité sur les comptes titres (moins de 20000 euros de cessions par an, savoir vendre à perte…).
Il me parle enfin d’une assurance-vie haut de gamme (c'est-à-dire que le ticket d’entrée est à 75000 euros) qui offre un rendement supérieur à la banale assurance vie que j’ai actuellement chez eux.
A un moment, je me suis pincé.
J’étais pourtant bien dans un bureau de Poste en face d’un fonctionnaire grunge déguisé qui a voté Besancenot au premier tour.
A un moment, un peu étourdi, je lui ai quand même dit que payer des impôts permettait aussi de construire des écoles des routes et des hôpitaux.
Il a alors souri avec commisération en découvrant ses dents carnassières et loué mon altruisme.
Pour un peu, je passerais pour un dangereux gauchiste à « La Banque Postale » nouvelle version.
Lénine, réveille toi, ils sont devenus fous !
Qu’ont-ils fait de ta Poste ?
09:55 Publié dans ma vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (3)
26/10/2007
Bénéfices secondaires.
Depuis la première note, ce blog ne m’a apporté que des plaisirs, petits et grands.
Mon premier grand plaisir reste celui d’écrire sur un peu tout et n’importe quoi.
Le second grand plaisir est d’être lu, commenté et parfois cité.
Mais parfois, de manière tout à fait inattendue surgit une très très très bonne surprise.
Dans la note « Art ? », je citais un documentaire, « Chacun sa merde » que j’avais beaucoup apprécié il y a quelques années.
Peu de temps après, l’auteur Hugues Peyret, m’a envoyé un gentil mail et m’a proposé de m’envoyer le CD du documentaire.
Je viens de le recevoir aujourd’hui.
C’est ça aussi, la magie des blogs.
P.S. : Merci, merci, merci (comme je suis un peu formaliste, je vous ai aussi envoyé un petit courrier)
21:35 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
19/10/2007
Lunettes rouges.
Depuis des années, j’aime énormément ce blog qui parle exclusivement d’art contemporain.
Il n’emploie jamais le jargon pseudo artistico intellectuel que je déteste tant.
Il aime l’art contemporain comme j’aimerais l’aimer, avec simplicité mais avec une culture artistique qui lui permet d’analyser une œuvre et d’en exprimer la quintessence. En bien, ou en mal.
J’avoue que je l’envie. J’aimerais bien musarder à travers l’Europe pour découvrir de nouveaux horizons. Très modestement, j'aimerais tellement avoir le temps de "monter" sur Paris et visiter la FIAC (je ne parle même pas de l’exposition Giacometti ou Arcimboldo).
Cette note concise sur les galeristes m’a marqué car elle synthétise une des grandes problématiques de l’art contemporain, son rapport avec l’argent, en ce, en quelques lignes seulement.
J’ai énormément de chance, j’ai une galeriste qui est fabuleuse.
Elle est gentille, accessible, cultivée et sait guider le néophyte à travers les oeuvres qu'elle présente.
Je l’ai rencontrée il y a longtemps par l’intermédiaire d’un peintre qui m’avait dit "qu’elle aimait les artistes". A l’époque, j’étais tétanisé à l’idée de pénétrer dans une galerie d’art, pensant que c’était réservé à une élite.
Elle m’a prouvé le contraire, que l’art pouvait être accessible à tous et que l'achat d'une oeuvre d'un artiste vivant permet à ce dernier de poursuivre son travail de création. Tout cela est très loin de la spéculation sur les tombes d'artistes qui n'enrichit que des intermédiaires qui n'ont jamais créé et ne créeront jamais rien.
Tout cela est très loin aussi de la « financiarisation » de l’art ou l’achat d’une œuvre devient un investissement, et ou l’acheteur (d’ailleurs, les acheteurs sont de plus en plus souvent des groupements d’investisseurs, comme dans ce cas là) pense à son porte-monnaie et oublie son cœur et son âme.
Elle ne m’a jamais déçu depuis des années que je la connais.
Elle consulte parfois ce blog, et je sais qu’une de mes notes l’a blessée.
Ce n’était absolument pas le but recherché.
Si vous me lisez encore, veuillez accepter mes plus plates excuses, cette note était irréfléchie et elle ne rendait pas du tout l’hommage que mérite votre travail.
Pour en savoir plus : Rapport sénatorial du 29 avril 1999, intitulé « Marché de l'Art : les chances de la France »
09:45 Publié dans Divers et variés | Lien permanent | Commentaires (4)