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25/09/2008

Quand la normalisation tue l’humain.

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Chester Higgins Jr./The New York Times

 

J’entends par « normalisation », le fait de tout vouloir faire rentrer dans de petites cases, tout vouloir « normer ».

Ceux qui passent une accréditation savent ce dont je veux parler.

Ceux qui débutent dans notre beau métier de médecin vont en entendre parler, qu’ils profitent bien de leur ignorance actuelle.

Prenons un exemple : la folle recherche de la protection des données personnelles a fait supprimer le nom du patient de la pancarte au pied de son lit.

Je ne vais pas revenir sur cette aberration médico-technocratique, je pourrais devenir lyrique et injurieux.

Pour l’instant, on résiste encore au marquage des patients par des bracelets en plastic, indiquant leur identité. Ce marquage m’évoque au mieux les étiquettes jaunes que l’on agrafe aux oreilles des bovins, et au pire, je ne préfère pas en parler.

 

Aux Etats-Unis, comme toujours, ils sont en avance sur nous. Mais rassurez vous, ça va arriver chez nous.

Je vous avais déjà parlé des bracelets de couleur permettant d’identifier rapidement certaines caractéristiques marquantes d’un patient : patient allergique, patient à risque de chute, patient DNR (Do Not Reanimate, patient à ne pas réanimer)

 

J’avais déjà évoqué ce problème qui avait même fait l’objet d’un article de recherche clinique.

 

Un article du NYT d’hier revient encore sur cette histoire de bracelets colorés.

Les hôpitaux étasuniens tentent de standardiser les couleurs qui varient d’une institution à l’autre.

C’est louable, si l’on part du principe que ces bracelets sont « éthiques » (ce qui n’est pas mon opinion).

Mais quid de la confidentialité ?

Vous croisez ce patient dans un couloir au St. Luke's Roosevelt Hospital Center de New York :

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Chester Higgins Jr./The New York Times

 

Vous savez (et il sait) qu’il est à risque de chute et qu’il a un DNR au dessus de la tête.

 

Où est l’humain, dans ce cas ?

Hippocrate, réveille toi, ils sont tous devenus fous !

  

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Hospital Bracelets Face Hurdles as They Fix Hazard

By Anemona Hartocollis

The New York Times.

Published: September 25, 2008

 

 

Les commentaires des lecteurs de cet article peuvent être consultés ici.

11:27 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (6)

23/09/2008

Les hommes ne sont pas égaux.

Du moins face à certains traitements cardio-vasculaires.

Dans le Circulation de cette semaine, un article très intéressant fait une excellente synthèse sur ce que l’on appelle la « pharmacogénétique », ou comment la race/l'ethnie influence la réponse d'un patient aux médicaments cardio-vasculaires.

(réservé aux abonnés, malheureusement)

 

 

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Johnson JA. Ethnic Differences in Cardiovascular Drug Response: Potential Contribution of Pharmacogenetics. Circulation 2008;118;1383-1393, DOI:10.1161/CIRCULATIONAHA.107.704023

07:03 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)

19/09/2008

Un patient et les médecins

Il est un coquet petit village ou vivent des médecins spécialistes.
Un patient, tourmenté par de nombreux maux vient à le traverser.
Les spécialistes s’empressent autour de lui.

 

  • Vous avez mal dans la poitrine, pérore un cardiologue, je vais vous faire une coronarographie !

 

  • Mais non, mais non, c’est un reflux, s’exclame un gastro-entérologue, en avalant de travers, il faut commencer par une fibroscopie gastrique, et pendant qu’on y est, une coloscopie.

 

  • « Une fibroscopie, oui, mais bronchique ! », souffle un pneumologue.

 

  • Vous n’y êtes pas, dit en s’approchant, la main sur son dos vouté, le rhumatologue. «On va mettre des corticoïdes, et on verra ce que c’est, après».

 

  • « Surtout pas de corticoïdes, ça va tout faire flamber », hurle la dermatologue qui venait juste de sortir de son bain d’argile. C’est un cas typique de zona thoracique ! on va quand même faire une biopsie, au cas ou…

 

  • « Pouvez-vous me parler de votre mère… » Intervient alors le psychiatre, arrivé en dernier.

 

Mais il ne peut poursuivre sa phrase du fait du tumulte.
Le ton monte, des revers de blouses sont agrippés. Chacun, certain de son diagnostic, voulant passer avant les autres au nom de la confraternité.

Or, c’est juste à ce moment qu’un généraliste fatigué par sa longue route, car il venait de parcourir plusieurs villages semblables à celui-ci, fit son entrée.
Après avoir soupesé la situation, il soupira et leur dit :

 

« Chers confrères, chers amis, ceci est un patient, non un assemblage d’organes à explorer. Vous avez tous raison et tort à la fois. Souvenons-vous de notre maître Hippocrate qui pensait qu'il fallait tout aussi bien s'occuper de l’homme malade, que de la maladie

 

« Oh, heureusement que tu es là ! » dirent alors en coeur les spécialistes soulagés.
« Tu lui a rempli son formulaire de demande de 100% ? Et pendant que tu y es, fais-lui son arrêt de travail ! »

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19:12 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (5)