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26/04/2006

Comment peut-on être echo-döppleriste vasculaire ?

Montesquieu aurait pu poser cette question si l’échographie-döppler vasculaire avait existé à son époque.

 

Cette discipline ne devrait pas exister ; il faudrait, pour pouvoir l’exercer être médecin vasculaire. Un peu comme tout échographiste cardiaque devrait être cardiologue (c’est l’immense majorité des cas).

Le problème est que cette technique a été dédaignée, et donc peu enseignée durant des années. Les cardiologues ne voulaient pas en faire (trop dégradant), les chirurgiens vasculaires non plus (le champ, il est pas fait, et ou est ce putain d’anesthésiste ?), et la médecine vasculaire en tant que telle n’est qu’une discipline assez récente.

Donc, quiconque est médecin peut se décréter döppleriste ; sans même avoir la plus petite notion de médecine/chirurgie vasculaire.

 

Ce matin, je dois faire un döppler à un monsieur déjà opéré d’un pontage aorto-bifémoral il y à 8 ans, et d’une carotide à droite.

Bref, un vrai vasculaire.

En s’installant, il me tend un döppler fait dans un cabinet d’angiologie il y a un mois. Je n’ai même pas regardé le nom ; j’ai appris à être indulgent avec le temps.

 

L’examen est normal, le döppleriste note simplement une « atténuation » des flux en distalité. Il conclut à une « artériopathie distale ».

 

  

Je demande au patient, ancien industriel, membre du Rotary, si il a mal aux jambes en marchant.

« Bien sûr, au bout de 100 mètres, j’ai mal aux mollets, et j’ai des crampes la nuit ! ».

 

Uhmmm…

Le döppler ne peut donc pas être normal, sauf histoire neurologique tarabiscotée (genre canal lombaire étroit ; toute histoire neurologique étant tarabiscotée pour un cardiologue comme moi).

 

Je commence : aorte OK, les 2 branches du pontage OK, fémorale superficielle gauche OK, sténose serrée de la poplitée gauche…

J’ai un peu eu du mal à trouver la sténose (pas plus de 5 minutes, quand même…), et ce malgré mon niveau de döppleriste « moyen » (sans faire de fausse modestie: ici et ici).

Donc déjà, j’ai une trouvé une cause à la claudication à gauche.

A droite : occlusion de la fémorale superficielle à mi cuisse, avec un énorme réseau de suppléance.

Bon, la messe est dite.

 

Ce qui me frappe le plus, ce n’est pas tellement que le döppleriste ne soit pas un bon technicien (la sténose poplitée ne sautait pas aux yeux), mais c’est qu’il n’a même pas demandé au patient si il était symptomatique ou non. Si ça se trouve, il ne lui a même pas parlé. Evidemment, il ne lui a pas mesuré les pourtants indispensables IPS (trop de temps, non remboursés).

 

Bref, prend le fric, et tire toi…. (DGQM001=76.16 euros).

  

19/04/2006

La cigarette qui tue.

Un patient de 60 ans est mort, brûlé vif dans un hôpital de Sheffield.

Lundi dernier, alors qu’il grillait une cigarette dans un coin d’un service hospitalier, il a mis le feu à un gel inflammable qu’on lui avait précédemment étalé sur la peau pour un problème dermatologique indéterminé.

   

Quand on vous dit qu'il ne faut pas fumer à l'Hôpital!

 

Pour plus de détails, c'est ici.

 

19:20 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)

14/04/2006

L’accès aux soins : suite et fin.

Un dépêche AFP reprise dans « lemonde.fr » consacre la suspension du projet d’assurance-santé de luxe « AGF Excellence Santé » dont j’avais parlé ici.

 

La raison invoquée en est « l’émotion » suscitée.

 

Uhmm, il fallait y penser avant ; et encore une fois, c’est le fait d’y avoir pensé qui est le plus grave dans cette histoire.