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02/07/2008

Cherche médecin désespérément (2).

Parfois, je mets en note certains commentaires qui me semblent pertinents ou importants.

Aujourd’hui, j’aimerais mettre en valeur ce commentaire d’un maire (très sympathique, je l’ai eu au téléphone) d’une commune qui recherche désespérément un MG, Fresnay-l'Évêque :

 

« Bonjour,

On peut disserter longtemps sur le sujet mais je voudrais passer directement à l’essentiel.

Vous croyez encore à la libre entreprise, vous ne souhaitez pas être un médecin formaté, élevé en maison médicale. Je vous propose de vous installer dans un cabinet médical flambant neuf avec la possibilité de vous créer une clientèle sans aucune difficulté (zone très déficitaire en médecin).

Vous serez installé aux portes de Paris (1heure par l’autoroute A10, sortie autoroute à 8 km). Ce petit joyau, havre de paix, est situé dans un village dynamique de 700 âmes avec un bassin immédiat d’environ 1800 habitants. Cette zone est l’épicentre de grandes villes régionales ou départementales : Orléans (40 km), Chartres (35 km), Etampes (35 km), Châteaudun (42 km), Pithiviers (30km).

Vous voulez en savoir plus, merci de me contacter au 06 12 74 52 07 ou à la mairie de Fresnay L’évêque au 02 37 99 90 31 (courriel : fresnay-leveque@wanadoo.fr).

J’y crois fermement, vous aussi vous franchirez le pas.

Francis Besnard
Maire de Fresnay L’Evêque »

 

 

Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à le contacter.

 

11:55 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (12)

01/07/2008

Garçon, l’addition !

Le garçon, en l’occurrence, c’est moi.

Je n’ai pas une serviette posée sur l’avant-bras gauche, mais un stéthoscope autour du cou.

Sinon, c’est presque pareil, notamment la blouse blanche courte qui ressemble à s’y méprendre à un haut de garçon de café.

Ah si, quand même, une autre différence !

Je n’apporte jamais les consommations, seulement l’addition.

Je l’apporte le plus souvent chez les fumeurs, aux environs de la cinquantaine, quand le repas est fini. Bien que la plupart ne s’en rende pas compte.

 

Hier après midi, je vois pour la première fois un homme de 52 ans, avec une coronaire droite occluse en 2001, fumeur, camionneur, un peu intolérant au glucose et vaguement déprimé. Son épouse, fumeuse, femme de camionneur, un peu intolérante au glucose et vaguement déprimée aussi, l’accompagne.

Quelques questions, un ECG, un coup d’œil au cœur et au carotides plus tard, la douloureuse tombe : une carotide à opérer. Occluse à plus de 85%, dixit l’ angioscanner cervical que j’ai quand même demandé un peu plus tard dans la journée.

Ce n’est pas tout, je suis sûr que si je creuse un peu, je vais pouvoir rajouter à la note une coronaropathie évolutive (il est dyspnéique et oppressé au moindre effort), une artériopathie des membres inférieurs et une bronchite chronique que je vais laisser à un confrère pneumologue. L’oncologue suivra bien un jour. C'est dingue comme la colonne parait longue dans une addition.

 

Je lui ai dit qu’il fallait vraiment arrêter de fumer et s’occuper de lui.

En gros, il arrête tous les soirs quand il se couche.

Il a déjà arrêté 10, 20, 30 fois.

Mais chaque fois « le stress » le fait rechuter : les embouteillages, le prix du gas-oil, les délais de livraison à respecter…

Et ce n’est pas du côté de sa femme qu’il faut espérer chercher de l’aide.

« Je m’arrêterai quand il s’arrêtera », s’est-elle exclamée quand je lui ai suggéré de s’arrêter pour aider son mari.

 

Voici donc encore une victime qui va être égorgée dans l'hôtel-restaurant du tabac, qui n’a pas compris que le repas est fini, et qu’il va falloir payer.

Je ne suis pas vulgaire, je ne parle pas des honoraires qu’il va me verser à moi et à tous mes confrères. Mais je ne suis pas hypocrite non plus, je vis très bien grâce au tabac.

Non, je parle de cette « douloureuse » qu’il va devoir acquitter, au profit de rien ni de personne. Je ne ramasserai qu’un pourboire au regard de la souffrance qui l’attend.

 

Saloperie de tabac.

18:09 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (3)

26/06/2008

Là où il y a de l’électrogène, il n’y a pas de plaisir.

La panne d’hier au soir à Saint Antoine, qualifiée de « rarissime » m’a rappelé quelques souvenirs pénibles.

Vous souvenez vous de la panne, rarissime elle aussi, qui a touché l’Hôpital Edouard Herriot (le « Grange Blanche » de mon cœur) le 26 septembre 1998 ?

J’étais interne aux soins intensifs cardiologiques dans un CHG à l’époque.

La direction, à la demande d’une circulaire ministérielle décida de vérifier la bonne marche des groupes électrogènes en cas de coupure de courant.

A l’heure prévue, le courant est coupé.

Et là, surprise, les groupes ne prennent pas le relais.

Petit moment d’inquiétude un peu rigolarde au début. Puis la tension monte subitement lorsque l’on se rend compte que la direction s’affole, et que le temps passe.

Nous avions alors trois ou quatre patients sous amines, dépendants, avec une des pousses seringues électriques ayant une autonomie limitée et imprévisible, étant donné leur âge. Heureusement, nous n’avions pas de patients ventilés…

Ca dure, ça dure, une sonnerie de fin d’autonomie retentit lugubrement au travers d’une atmosphère lourde et électrique.

La direction nous demande alors d’évacuer immédiatement nos patients les plus lourds en réa polyvalente, curieusement pas touchée par la panne (heureusement). Bien évidemment, la réa est à l’autre bout de l’hôpital…

On commence à pousser le premier lit hors de la salle lorsque le courant revient.

Ouf !

10:29 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (7)