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21/07/2008

Finesse…

Pour ceux qui croient que la cardiologie est une spécialité de bourrins (mais j’ai beaucoup fait dans ces lignes pour la diffusion de ce mythe…), j’ai vu ce matin un patient avec un syndrome portopulmonaire.

Des cytokines, des facteurs d’angiogenèse, des alternatives thérapeutiques subtiles, pas de raisonnement sous cortical du type réflexe « occulo sténotique » …

On se croirait presque en néphro !

C’était même tellement fin, que j’ai du faire des recherches sur internet et qu’à la fin de la consultation, j’avais drôlement mal au crâne.

Peut-être bien, que finalement, on est (je suis) des (un) bourrin(s)…

 

21:46 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (5)

13/07/2008

Nécrologie.

J’ai lu aujourd’hui que l’immense Mickael DeBaKey était décédé ce vendredi soir.

Il a bien vécu (99 ans) et a révolutionné la chirurgie cardiaque tout au long de son exeptionnelle carrière.

A l'âge de 97 ans, il a été opéré d’une dissection aortique de type A. C’était « son » intervention à tous points de vue puisqu’il en a jeté les bases et décrit le principe.

Le NYT lui consacre un long et bel article.

J’avais parlé de lui ici et ici.

 

Goodbye and Farewell, Monsieur DeBakey.

07:48 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (3)

09/07/2008

La cardio, c’est du chinois.

Je vois un patient en pré-opératoire d’une chirurgie de cancer ORL.

La lettre de l’externe est succincte, non informative, pour tout dire.

Le patient, qui vient de sortir du bloc après une laryngoscopie est lui aussi peu informatif.

J’arrive à glaner les informations suivantes : 60 ans, gros tabagique, pontage aorto-bifémoral, et il aurait passé une scintigraphie myocardique récente.

Plein d’espoir, j’appelle le service pour avoir un médecin qui connaisse le patient.

Je suis exaucé au-delà de mes désirs les plus fous, on me passe carrément le chef du pôle d’ORL, dont c’est justement le patient.

 

« Bonjour Monsieur, je suis cardiologue et je vois en consultation M. X. Je voudrais avoir quelques informations complémentaires, notamment sur une scintigraphie myocardique qu’il aurait passé récemment.

- Bonjour, je ne peux pas vous répondre comme ça. Vous savez, je suis ORL, et la cardio, c’est du chinois. Un peu comme une épistaxis pour vous.

- Exact, tout ce qui ne concerne pas le cœur…

- Vous savez ce que vous devriez faire, appeler la surveillante de mon service.

- En effet. Vous pensez qu’elle trouvera l’information dans le dossier médical ?

- Mais le dossier est vide ! Il n’y a que de l’ORL !

- D’accord, merci beaucoup, je vais voir ce que je peux faire »

 

Très gentil, mais aussi informatif que son externe !

Je ne le critique même pas, nous nous réfléchissons l'un dans l'autre. Nous sommes des spécialistes.

Je suis content de ne pas fumer, de ne pas avoir de cancer ORL et d'être du bon coté du bureau.

 

L’hyperspécialisation au CHU où parfois personne n’est là pour faire la synthèse, en dehors des anesthésistes dans les services de chirurgie, et de quelques esclaves dont les chefs de service détiennent les passeports est exactement la caricature de ce qui menace la pratique de ville.

 

Trop de spécialistes, trop de spécialisation tuent la médecine (et le patient).

Je vous suggère la lecture de quelques notes récentes du toubib qui revient souvent sur ce problème délicat, et que personne ne semble enclin à résoudre.

 

Par exemple :

Aucun rapport

Du rêve et de  la réalité (avec un soupçon d’autopromotion en plus)

Un rapport à pleurer

Démographie médicale, nième

Et bien d’autres, encore...

(Toubib, si tu as d'autres notes pertinentes, n'hésite pas à les mettre en commentaire)

 

19:13 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (5)