Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/06/2008

Il faut savoir déraper.

En ce moment, j’ai de la chance, et les patients aussi.

Je croise à plusieurs reprises, depuis 5-6 ans, en consultation et en hospitalisation un patient privé du chef de service.

D’abord en temps qu’interne puis CCA, et je l’ai revu récemment en consultation, toujours à l’hôpital, du fait de l’absence du patron.

C’est un ancien gendarme, sans facteur de risque , mais qui a un terrain athéromateux très impressionnant : coronaropathie pontée, sténose d’une artère rénale dilatée, artériopathies des membres inférieurs avec sténose iliaque…

Je le vois aussi au doppler lors de ses contrôles annuels.

Au cours de notre dernière rencontre, je devais regarder ses iliaques et ses rénales.

Comme d’habitude, nous avons pas mal discuté pendant l’examen.

A la fin, je lui fais signe et il se redresse sur son séant. L’examen est parfaitement normal.

Une idée me traverse l’esprit.

« Ca fait longtemps que j’ai regardé vos carotides ?

- ce n’était pas vous, mais l’examen est récent, je crois…

- Rallongez vous, il y en a pour 5 secondes ».

En fait il y en eu pour un plus longtemps, il y avait une sténose serrée de la carotide interne droite, confirmée plus tard au scanner.

Il vient de consulter le chirurgien vasculaire.

Ouf ! Il faut savoir faire déraper sa sonde sur le gel glissant, et faire un bilan vasculaire un peu plus étendu que ce qui est demandé. Un coup d’œil aux carotides prend quelques secondes et peut s’avérer salutaire.

10:42 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (3)

11/06/2008

De l'art (13)

Que la médecine trouve facilement en elle les moyens de porter des secours efficaces, qu’elle ait raison de refuser le traitement des maladies incurables, et qu’elle soigne avec un succès infaillible celles qu’elle entreprend, c’est ce que l’on peut voir dans ce traité, c’est ce que les médecins habiles démontrent encore mieux par des faits que par des paroles. Ne s’étudiant pas à bien discourir, ils pensent en effet inspirer une confiance plus solide en parlant plutôt aux yeux qu’aux oreilles.

 

De l’Art

Hippocrate

 

(Fin)

 

08:04 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)

10/06/2008

De l'art (12)

Quant à la médecine, dans les empyèmes, dans les maladies du foie ou dans celles des reins et dans toutes celles des cavités, ne pouvant faire d’observations directes (et cela est très évident pour tous), elle appelle en aide d’autres ressources ; elle interroge la clarté et la rudesse de la parole, la lenteur ou la célérité de la respiration, la nature des flux qui sont habituels à chacun et qui s’échappent par telle ou telle voie ; elle les étudie par l’odeur, la couleur, la ténuité, la consistance ; elle pèse la valeur de ces signes qui lui font reconnaître les parties déjà lésées et deviner celles qui pourront le devenir. Quand ces signes ne se montrent pas et que la nature ne les manifeste pas d’elle-même, le médecin a trouvé des moyens de contrainte à l’aide desquels la nature innocemment violentée produit ces signes. Ainsi excitée, elle montre au médecin habile dans son art ce qu’il doit faire. Tantôt, par l’acrimonie des aliments solides et des boissons, il force la chaleur innée à dissiper au dehors une humeur phlegmatique, en sorte qu’il distingue quelqu’une des choses qu’il s’efforçait de reconnaître ; tantôt, par des marches dans des chemins escarpés ou par des courses, il force la respiration de lui fournir des indices certains des maladies ; enfin en provoquant la sueur il jugera la nature de la maladie par celle des humeurs chaudes exhalées. Les matières excrétées par la vessie donnent plus de lumières sur les maladies que les matières excrétées par les chairs. La médecine a aussi découvert certains aliments et certaines boissons qui développant plus de chaleur que les matières dont le corps est échauffé, en déterminent la fonte et l’écoulement, ce qui n’aurait pas lieu si elles n’étaient pas soumises à l’action [de ces aliments et de ces boissons]. Toutes ces choses, qui réagissent les unes sur les autres et les unes par les autres, traversent le corps et dévoilent la maladie. Ne vous étonnez donc pas que le médecin apporte tant de lenteur à asseoir son jugement sur une maladie, tant de circonspection pour en entreprendre le traitement, puisqu’il n’arrive que par des voies si éloignées et si étrangères à la connaissance parfaite de la thérapeutique.

 

De l’Art

Hippocrate

08:03 Publié dans Médecine | Lien permanent | Commentaires (0)